L’initiative de la révision de la grille salariale prévue par le gouvernement en janvier 2019 est une bonne nouvelle pour les travailleurs de l’Etat et le gouvernement. Pour bon nombre de citoyens maliens, cela pourrait en effet aboutir à l’apaisement social.
Sékouba Camara, gestionnaire des ressources humaines, note que tous les travailleurs de l’Etat sont importants. Il propose que l’Etat, dans le souci de résorber les grèves et d’être équitable, accorde la même grille salariale en tenant compte de la catégorie. « Au lieu que ça soit fait par corps, il est préférable que cela soit fait par catégorie, par diplôme et c’est ce qui motivera les uns et les autres à se perfectionner ».
- Camara dénonce les failles de l’ancien système de la grille salariale liées tout d’abord à l’octroi de statuts particuliers à certains corps comme les enseignants, les magistrats et les policiers. « Le fait d’accorder un privilège à tel ou tel corps a amené tous ces mouvements de grève. Chaque fonctionnaire a un diplôme et il faut payer les agents de l’Etat en fonction du diplôme et de l’ancienneté pour atténuer la tension sociale ».
L’Etat a fait l’effort de porter la grille à 400 mais il peut aller jusqu’à 500, reconnaît M. Camara. Pour la tenue de cette conférence sociale, il serait judicieux que tous les syndicats adhèrent.
Selon Aboudou Camara, médecin spécialiste en gynécologie, cette conférence sociale sera la bienvenue surtout en cette période de lutte syndicale très intense. « Si le gouvernement décide d’entamer une conférence pour atténuer la situation, cela dénote son souci constant du bien-être des Maliens « , dit-il.
Pour Dr. Camara, la tenue de cette conférence va réduire les tensions sociales. Il suggère au gouvernement de ne pas calquer la grille salariale de la Cédéao parce que les réalités socio-politiques et économiques sont différentes. Il demande aussi au gouvernement de tenir compte des conclusions de cette conférence.
Les syndicats devraient à cette conférence mettre le pays au-dessus de tout même s’ils ont à priori à défendre les intérêts moraux et matériels, insiste le gynécologue.
Pour Youssouf Traoré, enseignant, au regard du parcours de l’actuel gouvernement, les Maliens devraient réfléchir deux fois pour cette conférence sociale. « La majeure partie des travailleurs sont d’accord sur la pertinence de la conférence sociale mais nous craignons qu’elle ne soit qu’une simple formalité », explique-t-il.
Moribafing Camara