Conférence régionale des Tisserands à Gao Le RPM réclame la venue d’IBK dans la Cité des Askia

abdoulaye idrissa maiga

Après la mise en place des sections et en prélude au congrès du parti RPM, prévu pour la mi-juillet, le BPN/RPM a programmé des conférences de sections au niveau régional, cadres de réflexion et de débats des sujets à l’ordre du jour du congrès.

La conférence de Gao, organisée ce dimanche 29 juillet, a comblé toutes les attentes dans le cadre de la guerre entre le ministre de l’Administration Territoriale et la section RPM mise en place le 13 mars dernier.
Utilisant les moyens de l’Etat et instrumentalisant l’administration de commandement, Abdoulaye Idrissa Maïga jura de faire annuler la rencontre, n’eut été la témérité et la détermination du Secrétaire général de la section, Abdramane Diakité. Au nombre des recommandations ayant sanctionné cette conférence, les participants réclament notamment la venue d’IBK à Gao.

Le vendredi 27 mai, alors que toutes les dispositions avaient été arrêtées pour le déroulement des assises, prévues dans la salle de conférence du Conseil régional de Gao, que la délégation du RPM, conduite par Ali Kouriba, était à pied d’œuvre pour les derniers réglages, le Secrétaire Général Adjoint de la section, Mohamed Assaliha dit Inge, est convoqué à la préfecture, vers 11 h 30, pour se faire remettre la lettre n° 22, en date du 27 mai, signée du Préfet de Gao, demandant le report de la conférence pour raison d’état d’urgence.

Aussitôt, le Secrétaire Général, Abdramane Sylla, convoque une réunion de crise au siège du parti pour examiner la situation.
Du huis clos, il nous est revenu que les membres présents du bureau ont, sans équivoque, indexé le ministre de l’Administration territoriale, prétendant malheureux au contrôle de la section, comme le commanditaire de la mesure préfectorale.
L’état d’urgence n’étant pas une exclusivité de la 7ème région, on admettra difficilement, alors que des assises similaires sont prévues le même jour à Tombouctou et Ségou, entre autres, que seule la réunion de Gao soit frappée de cette mesure.
En outre, à moins d’être nanti d’une dispense spéciale, être assuré d’une impunité totale, avoir eu la promesse d’un soutien en haut lieu, on comprendrait mal qu’un représentant de l’Etat, fut-il Gouverneur, puisse prendre sur lui de saboter une réunion d’un tel niveau, initiée et arrêtée par le parti au pouvoir, alors que le même dimanche, l’URD et l’ADEMA battaient le rappel de leurs militants aux fins de réunion politique.
Le Secrétaire Général Adjoint de la section, Mohamed Assaliha Inge, regretta l’incohérence et la discordance de la mesure. « C’est aujourd’hui que l’on nous parle d’état d’urgence et de risque d’affrontement susceptible de troubler l’ordre public ! »
Lorsque nous faisions notre entrée au siège du parti, des interrogations rageuses fusaient pêle-mêle dans un cadre d’extrême tension: « Où était l’administration lorsque le vendredi 22 mai 2015, alors que le Mali entier priait pour la paix, à la demande du Président IBK, Abdoulaye Idrissa Maiga est venu affronter au corps-à-corps des camarades du parti dans ce même siège ? »
« Où était l’administration lorsque le 25 mai 2015, pendant que Gao vivait des heures inédites d’insécurité, Aliou (ndlr : sobriquet du ministre de l’Administration Territoriale) fit mobiliser toutes les forces de police, de la garde, des sapeurs pompiers pour les dresser contre des militants du RPM, pendant qu’il tenait un conclave avec d’autres militants ?
Où était l’administration au nez et à la barbe de laquelle le ministre de l’Administration Territoriale se livra à une bataille de chiffonniers, au marché, avec un élu de Gao, pour clore sa scandaleuse visite de mai 2015 ? »
Toutefois, avertit, Abdrahmane Diakité, la conférence régionale n’est pas une initiative de la section ; elle est l’instance politique réunissant toutes les sections d’une région. Aussi, sied-t-il de transmettre copie de la lettre du Préfet à la délégation du BPN/RPM, afin que le Président du parti en soit informé, ainsi que pour toutes fins utiles.
La délégation du RPM se transporta chez le Gouverneur pour marquer sa désapprobation de la mesure et demander que celle-ci soit reconsidérée. Le niet du Gouverneur Seydou Traoré se frotta à la détermination de la délégation rpmiste, dans le cas d’espèce, de ne s’en tenir qu’à la décision du Président du parti. La rencontre tourna court.
A 23 heures, un câble du Dr Boulkassoum Haïdara, Président par intérim du RPM et porte-parole du parti, autorisa la rencontre, assortie de dispositions expresses de sécurité et d’ordre. Le Président de la délégation décida alors de délocaliser la rencontre du Conseil régional au siège annexe du RPM, l’ex-Coordination de campagne d’IBK.
Gao s’est réveillée ce dimanche 29 mai dans un état de quasi-stupéfaction, au regard de l’impressionnant dispositif sécuritaire (police, garde nationale, sapeurs pompiers) déployé autour de l’enceinte du Conseil régional.
A 200 m de là, au siège du RPM, un millier de responsables et militants des sections RPM d’Ansongo, de Bourem, de Gao, ainsi que des militants de Ménaka, prirent d’assaut le siège du RPM, pour écouter l’ouverture solennelle de la Conférence régionale et la lecture de l’allocution du Dr Boulkassoum Haïdara, par le Président Ali Kouriba. On notait la présence, au présidium, de Mme Marie Yagalé Togo, Messieurs Ogobara Dolo et N’Ko Keïta, également membres du BPN/RPM, du colonel Halidou Maïga, Secrétaire Général de la Section d’Ansongo, de Monsieur Hama Imrane, Secrétaire Général de la sous-section de Bourem et Abdrahmane Diakité, de la section de Gao.
Les exposés, débats et contributions de la journée ont abouti à des recommandations et motions dont les principales sont :
• L’intensification du programme gouvernemental d’emploi de jeunes de Gao, tentés de rejoindre les groupes terroristes et jihadistes,
• La mise en exploitation de sources d’énergie renouvelable (solaire et éolienne) pour juguler la crise d’énergie dans la région ;
• Le lancement des travaux de la route Sévaré – Gao avant la fin du présent mandat d’IBK ;
• La mise en place d’un fonds d’urgence pour la prise en charge des veuves et orphelins des victimes civils et militaires de la crise depuis 2012 ;
• La conscientisation des agents de l’administration pour une meilleure gestion des ressources dédiées à la reconstruction des régions du Nord

La Conférence a adressé une motion de soutien indéfectible au Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, et l’a solennellement invité à visiter Gao
Salam Maïga, Correspondance particulière depuis Gao
Source: Le 22 Septembre 02/06/2016.