Il ne se passe pas un mois sans que l’équipe d’IMRAP (l’Institut malien de recherche action pour la paix) n’ait les échos des changements engagés par le processus de dialogue qu’elle a entamé depuis plus de deux ans. Oumar Sacko, le président du conseil d’administration de l’institut a fait cette déclaration lors de la 2è conférence nationale de l’IMRAP tenue à Bamako le 3 mai 2016, sous le thème de l’insécurité chronique et la mutation des valeurs.
La projection d’un documentaire de 35 minutes aura été l’un des temps forts de cette conférence mettant face à face plusieurs composantes de la société malienne. Le film, un condensé d’entretiens réalisés par l’IMRAP, confronte les regards des citoyens et des forces de défense et de sécurité, qui se disent la vérité tous présents sur la même scène.
Le dialogue entamé par l’IMRAP à travers ces entretiens a fini par rapprocher plusieurs composantes de la population qui se regardaient en chiens de faïence. C’est l’exemple du poste de police de Garantiguibougou où la population et les policiers collaborent pour transformer le visage de la communauté. Le film projeté souligne comment les habitants de Garantiguibougou dialoguent avec la police au point de contribuer à assainir le poste de police du quartier.
Si les populations ont tout le temps critiqué les forces de défense et de sécurité, les choses sont devenues plus difficiles en 2012. Les habitants des régions du nord reprochent aux militaire d’avoir fuit en les abandonnant aux terroristes ; et les forces de défense et de sécurité pointent un doigt accusateur sur les populations qui ont donné gîte et couvert aux djihadistes.
Anne Moltes, la Directrice régionale de l’ONG internationale Interpeace, qui appuie l’IMRAP, a déclaré que les conférences nationales restent remarquables dans le processus de consolidation de la paix. « Celles-ci, plus que de simples rencontres entre acteurs, sont l’opportunité donnée à des représentants de toute la société, de la base aux élites, de s’asseoir ensemble pour s’écouter, faire un pas vers l’autre, se comprendre et décider ensemble de leur avenir, dans toute leur richesse et diversité », a-t-il annoncé.
La Directrice régionale d’Inderpeace a eu l’occasion d’accompagner des équipes telles que l’IMRAP en Somalie, au Burundi, en Guinée Bissau ou encore au Libéria au cours des 9 dernières années. « Et je dois reconnaitre que ce sont dans ces moments, lorsque les sociétés prennent réellement les rênes des processus que la satisfaction est la plus grande », a affirmé Anne Moltes.
Interpeace est convaincu que la paix ne saurait être imposée de l’extérieur, étant donné que c’est de l’intérieur que la société concernée doit la construire. Selon Anne Moltes, pour que la paix s’installe il faut accorder une plus grande attention à la question du « comment faire» par rapport à celle du « Quoi faire ».
Soumaila T. Diarra
source:Le Republicain.
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