La charte pour la paix, l’unité et la réconciliation ne sera pas produite par la conférence d’entente nationale qui a ouvert ses travaux le 27 mars. «La conférence produit les éléments qui seront pris en compte dans la charte dont la date sera fixée par qui de droit », a tenu à préciser Baba Hakib Haïdara à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la conférence d’entente nationale. Une cérémonie marquée par l’absence de certaines forces vives de la nation que le président IBK a invité à prendre le train en marche.
«Cette conférence se veut donc celle de tous les Maliens, sans rejet, qui sont à la recherche d’une paix véritable et juste », a annoncé Baba Hakib Haïdara. « Et pour y arriver j’invite chacun et chacune à transcender nos peurs, nos méfiances et nos ressentiments, si légitimes soient-ils, pour adopter un esprit d’ouverture à l’autre », a-t-il ajouté.
L’impression générale qu’inspirent les résultats des consultations régionales, c’est une grande lassitude que les populations, notamment celles du nord, ressentent par rapport à leur vécu quotidien et par rapport à la stagnation de la situation actuelle du pays. « Elles (les populations) sont lasses des guerres, des affrontements, des violences ; elles sont lasses des attentes et promesses toujours contrariées ; elles souhaitent en finir, le plus rapidement possible, avec toutes ces nuisances », a déclaré Baba Hakib Haïdara.
Différents points de la problématique soulevée par le terme « Azawad » ont été recueillis au cours des consultations aussi bien régionales que catégorielles. « Ils ont été exposés tant dans le document des TDR que dans le document de travail» », a expliqué Baba Hakib Haïdara. A terme, a-t-il poursuivi, il s’agit d’explorer et d’exploiter les nouveaux chemins de modernisation et du développement endogène.
Ce développement doit éradiquer totalement la misère et la dépendance, constituer un réel progrès humain qui est d’ailleurs un dû. « Un dû national à notre jeunesse, cette jeunesse plurielle aujourd’hui si nombreuse, si fragile, si désœuvrée, et sacrifiée dans des crises répétitives souvent meurtrières et inutiles », a indiqué le président de la commission d’organisation.
Pour le président Ibrahim Boubacar Keïta, cette Conférence d’entente nationale est un train qui démarre. « Et ceux qui ne l’auront pas pris dans cette gare peuvent toujours le rattraper à une autre gare, à une autre station. L’essentiel est qu’à l’arrivée, toute la famille soit réunie. Et la dernière gare, le terminus de ce voyage porte le nom : Entente Nationale », a affirmé le président de la République. On notait l’absence remarquable des certains partis politiques dont ceux de l’opposition et du parti CNAS Faso Hèrè, la Confédération syndicale des travailleurs du Mali(CSTM) et des groupes armés dont la CMA.
Toutefois, la Plateforme était représentée par Me Harouna Touré. «Comment remercier ceux qui sont là ? En particulier ceux pour qui les réunions familiales sont sacrées, et qui sont toujours là, qu’il pleuve ou qu’il vente, même lorsqu’ils ont quelques colères, parce que c’est en famille que se lave le linge sale, et non dehors », a commenté le président IBK.
Selon le chef de l’Etat, ce qui va se jouer est bien plus important que les colères et plus essentiel que les états d’âme. « A travers le grand exercice de vérité qu’elle se propose d’être, la Conférence d’entente nationale nous amène à aborder une étape qualitativement nouvelle dans l’identification de nos priorités les plus pressantes, dans la réhabilitation de notre tissu social et dans la revitalisation des valeurs qui jusqu’ici nous ont permis de surmonter les situations les plus difficiles ».
Soumaila T. DiarraMali,conference,entente,nationale
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