Selon Me Kassoum Tapo, député à l’Assemblée nationale et porte parole du Fdr, l’agression du Pr Dioncounda Traoré, président par intérim de la République du Mali lors des manifestations du lundi dernier est extrêmement grave pour une démocratie normale, et contraire à toutes nos valeurs. « Tout le monde sait que le Pr Dioncounda Traoré est un homme simple, humble, qui a lutté pour la démocratie et qui a beaucoup fait au Mali », a-t-il dit. Selon Me Kassoum Tapo, tous ceux qui ont fait ou suscité cette agression doivent répondre de leurs actes devant la justice.
Le Fdr, dit-il, condamne avec la dernière énergie l’agression inqualifiable perpétrée contre le président de la République dans ses bureaux, souhaite prompt rétablissement au président Dioncounda Traoré, réaffirme son soutien indéfectible pour la conduite de la transition. Le FDR, selon le conférencier s’étonne que des mesures de sécurité appropriées n’aient pas été prises pour protéger le palais présidentiel et le président de la République devant l’avancée des manifestants hostiles. « Nous invitons l’Assemblée nationale du Mali à interpeller le gouvernement sur les circonstances de cette tentative d’assassinat et éventuellement à demander la démission des ministres concernés », a dit Me Kassoum Tapo.
Une marche gigantesque le mardi
Il a ensuite engagé l’assemblée nationale du Mali à inviter le premier ministre et son gouvernement à demander l’appui de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et de la communauté internationale pour sécuriser les institutions de la République d’une par et d’autre part donner à l’armée les moyens nécessaire pour récupérer l’intégrité territoriale du Mali. Me Tapo a signalé qu’une marche de toutes les forces vives de la nation sera organisée le mardi prochain pour exprimer le soutien du FDR au président Dioncounda Traoré, à la démocratie et à la République, et réaffirmer le sens de leur combat. Cette marche projetée sera une démonstration de la majorité jusqu’ici silencieuse, a-t-il dit. Il a souligné que depuis la création du Fdr, aucun acte de violence ni physique ni verbal n’est venu de la part du Front. « Il faut que la communauté internationale sache que nous sommes la majorité et que nous sommes des gens responsables », a conclu Me Kassoum Tapo.
Tibou Telly, secrétaire général adjoint de l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) a indiqué que la tentative d’assassinat du président Dioncounda Traoré est une interpellation très grave. A l’en croire, l’objectif de l’Untm était d’éviter de fragiliser les mesures qui étaient déjà entreprises. L’Untm, dit-il, a adressé une lettre au premier ministre pour exprimer sa déception à la suite de l’agression du président Dioncounda Traoré.
« Dioncounda Traoré de ne va jamais démissionner »
De l’avis de Tibou Telly, la marche qui sera organisée le mardi prochain sera une marche démocrate, patriote, républicaine et ne sera pas banalisée. A ses dires, les énergies qui sont entrain d’être dépensés à Bamako peuvent être transportées au nord car la population au nord du Mali se bat à main nue contre les rebelles. « Nous lui avons adjuré au cabinet de Dioncounda Traoré de ne jamais démissionner et la réponse a été positive. Nous ne pouvons pas être sous occupation au nord et sous occupation au sud. Le langage des institutions doivent prévaloir», a-t-il conclu. Mme Diallo Fadimata Bintou Touré, présidente du parti écologiste du Mali a fait savoir que l’heure est grave. Selon elle, toute la nation doit se lever car aujourd’hui c’est le président Dioncounda qui a été agressé et demain ça pourrait être un autre. Elle a rappelé que ceux qui font la politique gère la cité et font la différence entre le bien et le mal et évite la violence. Ceux qui ont amené les jeunes gens à aller agresser le président de la République sont faibles et ont perdu toute leur crédibilité. Elle a souhaité la cohésion, un État fort et uni. Selon Mme Diallo, Dioncounda a montré qu’il est le premier démocrate parce qu’il a voulu recevoir ceux qui l’ont agressé. « Nous voulons la paix et non la violence. Soyons un et indivisible », a-t-elle conclu.
Répondant aux questions des journalistes, Me Kassoum Tapo, a rassuré que toute les dispositions seront prises pour sécuriser la marche. En outre, il a signalé que certaines radios doivent cesser d’émettre conformément à la loi pour incitation à la violence. Il a précisé également que l’amnistie de membres du Comité national pour le redressement de la démocratie et de la restauration de l’État (Cnrdre) ne concerne que des faits dans la période du 22 mars [date du coup d’Etat] au 12 avril 2012 [date de la prestation de serment du Président par intérim].
Aguibou Sogodogo
Le Républicain Mali 24/05/2012