Conférence de Munich : crise ukrainienne, Chine… au menu

Un soldat russe participe à un exercice sur le champ de tir de Kadamovskiy.

35 dirigeants, plusieurs ministres des Affaires étrangères, de la Défense ou en charge du climat et des questions énergétiques sont attendus ce vendredi.

La conférence de Munich sur la sécurité est devenue au fil des ans un rendez-vous important pour les décideurs du monde entier pour parler sécurité, bien sûr, mais aussi diplomatie. L’édition 2022 s’ouvre pour deux jours à partir de vendredi (18.02.22).

Depuis 14 ans maintenant, la conférence de Munich sur la sécurité est présidée par l’Allemand Wolfgang Ischinger. Cette édition 2022 est la dernière sous sa coupe, et le diplomate, ancien secrétaire d’Etat, note sur la DW la diversité des dossiers à traiter cette année encore :

« Il n’y a pas que la crise ukrainienne. Il y a aussi la question de l’Iran. Il y a la question non résolue de l’attitude à adopter ou non vis-à-vis de la Chine. Il y a la question, qui va bien au-delà de l’Ukraine, du futur règlement de la sécurité euro-atlantique, de l’attitude à adopter vis-à-vis du grand partenaire que sont les Etats-Unis, compte-tenu de l’incertitude des élections américaines, et ainsi de suite. « Wolfgang Ischinger observe que cette multitude de dossiers a amené les dirigeants à multiplier les rencontres bilatérales ou en cercle restreint, surtout depuis le début de la pandémie qui empêchait les grandes réunions.

De nombreux foyers de tensions Une diplomatie ravivée, donc, mais ces nombreux foyers de tension parallèles provoquent parfois un « sentiment d’impuissance collective » au sein des sociétés occidentales – un sentiment qu’il convient de dépasser pour “changer le cours des choses”, et c’est le thème au cœur des 182 pages du rapport 2022 de la conférence.

Ulrike Franke travaille pour le think tank Conseil européen pour les relations internationales (ECFR). Elle y voit un appel aux occidentaux à recommencer à s’impliquer davantage dans la géopolitique mondiale.

« Cela fait écho au rapport de l’année dernière sur l’absence des occidentaux […] qui donnait l’impression que quelque chose ne fonctionnait pas avec l’occident et que l’on devrait maintenant essayer de prendre en charge ces problèmes », explique Ulrike Franke sur la DW.

Pour son rapport annuel, la conférence de Munich s’appuie sur des enquêtes d’opinion. Climat, cyberattaques… 12.000 personnes ont été interrogées de par le monde sur leur perception du risque, qui varie d’un pays à l’autre. Ainsi, les Allemands interrogés placent le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes en tête de leurs préoccupations.

Les Américains ont peur des cyberattaques. Les Chinois craignent la menace américaine. Les Russes s’inquiètent des inégalités croissantes tandis que les Indiens sont inquiets de l’utilisation éventuelle d’armes nucléaires par leurs ennemis.

Les Etats-Unis vont dépêcher cette année encore l’une des plus importantes délégations à Munich – avec la participation annoncée de la vice-présidente Kamala Harris, du secrétaire d’Etat Antony Blinken. Autres participations : le chef des Nations unies Antonio Guterres, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le chef de l’OTAN Jens Stoltenberg et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Quant à Vladimir Poutine, il a décliné l’invitation. Aucun participant russe n’est attendu cette année. Le ministre des Affaires étrangères Sergeï Lavrov qui est régulièrement venu à cette conférence annuelle, n’a pas prévu de participer cette année.

Matthias von Hein, Sandrine Blanchard
Source: DW.com