Pour lutter de manière intensive et efficace contre la corruption en Afrique en général et en particulier au Mali, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite au Mali (OCLEI) a animé une rencontre de haut niveau de lutte contre la corruption, du 20 au 22 février 2023 à l’hôtel de l’Amitié.
Lors de la cérémonie d’ouverture de cette conférence, il a été précisé que plus de 300 participants y étaient présents, dont des Maliens et 80 participants de 35 pays des 5 continents
La rencontre, qui était placée sous la présidence du président de la Transition, le Colonel Assimi Goita (représenté par le chef du gouvernement), avait pour thème « Lutte contre la corruption: nouvelles dynamiques, recouvrement d’avoirs illicites et coopération internationale ». Selon l’idée directive, l’objectif est de susciter une réponse aux appels lancés par les pays d’Afrique, pour que des réformes soient menées en matière de gouvernance et que la lutte contre la corruption soit intensifiée.
Étaient présents à cette cérémonie solennelle, présidée par le Premier ministre, Dr Choguel Kokaklla Maiga, le président de l’OCLEI, Dr Moumini Guindo, le Directeur général des Services publics, représentant des structures nationales de contrôle, Badra Alou Coulibaly, le représentant des partenaires techniques et financiers, Marchel Gerrmann, le président de l’Association des autorités anti-corruption d’Afrique (AAACA), Dr Khaled Mohamed Said Hassan.
Le Premier ministre soutiendra que le pays est honoré par la présence massive et de qualité des invités de la deuxième édition de la Conférence de haut niveau de lutte contre la corruption par l’OCLEI, en partenariat avec la justice et la cellule nationale du traitement de l’information financière (CENTIF) et le service national et de contrôle. Et de préciser que l’enrichissement illicite est corollaire de la corruption et du blanchiment des capitaux. C’est pourquoi, poursuit Dr Maiga, les autorités de la transition mènent une lutte implacable contre la délinquance financière et l’impunité. Ce combat s’inscrit dans une longue tradition d’actions des autorités maliennes, pour imposer une meilleure gestion des ressources publiques. Selon lui, de 1960 à nos jours, de nombreuses actions ont été menées tant dans ce cadre de la fameuse retentissante opération taxi, que de la loi portant sur la prévention et répression de l’enrichissement illicite.
Pour sa, le président de l’OCLEI a rappelé que la première édition de la Conférence de haut niveau de Bamako sur la lutte contre la corruption a été organisée les 26 et 27 février 2020 par l’OCLEI et l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime. Elle a porté sur les « bonnes pratiques en matière de déclaration des biens et de recouvrement des avoirs ». Y avaient pris part plus de cent personnes du Mali et de quinze pays africains, de deux organisations internationales et d’une université canadienne.
La présente édition, précise-t-il, porte sur les nouvelles dynamiques concernant la stratégie nationale anticorruption, le recouvrement des avoirs illicites et la coopération internationale.
« Dans le cadre de la synergie d’actions, l’OCLEI a inclus au processus d’organisation le Pôle économique et financier de Bamako, la Cellule nationale de Traitement des Informations financières et les structures nationales de contrôle » a souligné Dr Guindo.
A ses dires, la corruption, l’enrichissement illicite, le blanchiment des capitaux et toutes les autres formes de délinquance financière sapent le développement socioéconomique, creusent les inégalités, provoquent le terrorisme et, en général, déstabilisent nos Etats et nos sociétés. Toutes choses qui interpellent et incitent à engager une lutte implacable et concertée contre ces fléaux. Aussi, cette lutte est-elle un devoir de génération en suivant la voie tracée par les mères et pères fondateurs qui, dans l’hymne national du Mali, nous ont instruits: Pour le salut public, forgeant le bien commun.
Il a saisi l’occasion pour adresser ses vifs remerciements au Gouvernement du Mali pour les dotations budgétaires permettant à l’OCLEI de réaliser ses activités, notamment la présente conférence, qui participe de sa mission de prévention par l’information et la sensibilisation.
Et pour conclure, le président de l’OCLEI dira que leur ambition est d’instituer la Conférence internationale de Bamako contre la corruption, comme un rendez-vous périodique de niveau mondial.
Lamine BAGAYOGO