Ce n’est un secret pour personne que le Mali est en crise. Pour faire face à cette crise, il va falloir compter avec l’intelligence et l’abnégation du peuple malien. Dans le cadre des concertations qu’il a initiées avec les forces vives de la nation malienne, il veut requérir les avis de certains de ses concitoyens pour des propositions de sortie de crise. C’est dans ce cadre qu’il a rencontré le 3 août 2012, les deux structures représentatives de la société civile malienne : le Forum des organisations de la société civile et le Conseil national de la société civile. Le Conseil national de la jeunesse malienne et les représentants du Conseil des maliens de l’extérieur étaient également présents à cette rencontre.
Et, comme il fallait s’y attendre, Dioncounda Traoré a expliqué le sens de ses propositions. Mais, il a tenu à préciser aux responsables de la société civile les possibilités d’améliorer ses propositions par des amendements. Allaye Touré, Président du Conseil national de la société civile, fut le premier à prendre la parole. En réalité à la place d’une prise de parole, il a lu une correspondance que son organisation venait d’adresser au Président Dioncounda qui ne l’avait pas encore reçue. Mais, il faut retenir, en substance qu’Allaye Touré a rassuré Dioncounda Traore du fait que le Conseil national de la société civile était entièrement d’accord avec toutes ses propositions. Pour le compte du Forum de la société civile, Adama Diakité a rappelé que son organisation avait déjà fait des propositions similaires avant le 6 avril 2012, mais n’avait pas prévu le maintien de l’Assemblée nationale comme l’a fait l’Accord cadre. Il a indiqué au Président Dioncounda que son organisation, après deux réunions, avait décidé d’approuver ses propositions pour la stabilité et la cohésion nationale.
En plus du souhait exprimé de voir le Président Dioncounda réunir rapidement les dispositions idoines pour faire valider ses propositions, soit par une concertation entre les forces vives maliennes, soit par une institution de la République, le Forum des organisations de la société civile a souhaité que le gouvernement d’union nationale reçoive un nouveau type d’hommes et de femmes politiques. Cette exigence perçue par Dioncounda comme une exclusion de la classe politique a obligé Adama Diakité à préciser que la démarche de son organisation n’a jamais été d’écarter la classe politique malienne du jeu politique dans un contexte démocratique.
Il a rappelé au Président de la République que la classe politique malienne est aujourd’hui décriée par le fait de certains hommes politiques doivent accepter de s’effacer pour faire la place à d’autres responsables au sein des formations politiques, pour réconcilier l’acteur politique avec le peuple malien. Après avoir rassuré Amadou Mallet, un autre responsable du Forum des organisations de la société civile, qui s’inquiétait d’un possible conflit de compétences entre le Haut conseil national de la transition et l’Assemblée nationale, Dioncounda Traore dira que la priorité, c’est la mise en place du Gouvernement d’union nationale et après, l’on trouvera le cadre pour la validation de ses propositions. Quand aux maliens de l’extérieur, ils se sont plaints du fait qu’à l’extérieur du Mali, ils ne sont pas bien informés sur la situation du pays. Ils souhaitent des actions vigoureuses pour réparer ce déficit communicationnel, très préjudiciable aux différentes communautés maliennes vivant à l’extérieur du pays. Pour sa part, le Conseil national de la jeunesse du Mali, qui partage les propositions de Dioncounda Traoré, lui a quand même demandé de prioriser la guerre pour le règlement du conflit au nord du pays. Selon le Conseil national de la jeunesse, point de place pour des négociations. Dioncounda Traoré les a rassurés que le Mali a décidé d’épuiser toutes les voix de négociations et la guerre ne sera que l’ultime recours.
Assane Koné
Le Republicain
(06 Août 2012)