*El Hadj Baba Haïdara Sandi, député élu à Tombouctou
Je suis satisfait de l’opportunité offerte par le Parena de m’inviter à cette concertation, de débattre un sujet d’actualité. Aujourd’hui ce qui se passe dans le nord du pays et dans la sous région sahélienne est un problème préoccupant. Je me réjouis d’intervenir à ce débat, parce qu’en tant que président de la cellule de crise au sein de l’assemblée nationale qui a visité ces trois régions pendant 15 jours, je sais combien ça peut être préoccupant. A cet effet je pense que cette rencontre vaut la peine d’être tenue afin que les uns et les autres échangent là-dessus. Mon espoir est qu’on puisse tirer des conclusions qui ne s’arrêteront pas dans la salle, mais qu’elles puissent servir par leur application, afin d’amener la sérénité et la paix pour notre population. Avec la densité de matière grise que j’ai vue des trois régions politiques, administratives et autres, je pense que la rencontre augure de très bons résultats. Les femmes et les hommes que j’ai vus ici sont de qualité, des hommes de haut niveau et des hommes de terrain qui connaissent la chose et maîtrisent leur sujet, qui vivent le problème, les résultats de cette rencontre ne peuvent être que de qualité. Ils méritent d’être appliqués, utilisés afin d’aider notre région.
* Bady Ould Sidi El Moctar
Le problème du nord est une des principales préoccupations du nord. C’est nécessaire de continuer à parler et c’est de cela que sort la solution. Cette rencontre a été utile dans ce sens qu’elle a réuni beaucoup d’élus et de leaders communautaires et des partis politiques du Mali et des pays voisins qui partagent avec nous ces mêmes problèmes. Chacun doit être écouté pour ses propositions de solutions. La réflexion doit être approfondie pour dégager exactement quels sont les problèmes qui conduisent à entrer dans la rébellion, à entreprendre le trafic de drogue, à collaborer avec Aqmi. Ce n’est qu’après de longues réflexions entre les parties concernées à savoir les élus, les leaders communautaires, les partis politiques des pays voisins.
* Mohamed Ag Moussa, ancien député d’Ansongo
Même s’il y a différentes manières de dire, il y a trois problèmes aujourd’hui, Aqmi, ceux qui sont revenus de la Libye et le trafic de drogue. Pour nous il faut dialoguer ceux qui sont revenus de la Libye, s’ils sont Maliens d’origine. Mais, il faut mater Aqmi et les trafiquants de drogue. Sur le plan mondial, le trafic de drogue est condamné, donc il faut les mater. Il faut que les puissances occidentales viennent avec les moyens, pour nous aider à les mater. Il n’y a pas d’autres solutions que d’en découdre avec eux.
* Ousmane Ag Dalla, Chef de département Etudes Planification coordination des actions de développement et suivi-évaluation à l’Agence de Développement du Nord Mali
La thématique est un cadre général sur les crises du Sahel, qui dépasse largement le cadre du Mali. Cependant cette concertation a été organisée par des Maliens pour des problèmes du Mali. A ce titre on peut dire que les débats de la concertation ont tourné autour de trois thématiques : la drogue, Aqmi et le retour des Libyens. Est-ce que ces trois couches ne sont pas connexes ? Si elles ne le sont pas, quelles sont les plus dangereuses ? A mon avis toutes les trois le sont et il nous appartient de voir comment s’y prendre pour l’élimination de ces maux. Les deux premiers, Aqmi et la drogue sont antérieurs au problème de la Libye. Si le cas des Libyens concerne un problème de développement, la résolution de ce problème peut être l’occasion de régler les autres. Le Parena doit être franchement remercié, pour ce beau travail. Il faut l’étendre et l’institutionnaliser au Mali. C’est un problème sous-régional auquel il faut s’attaquer.
* Mohamed Youssouf, président du Conseil de Cercle de Gourma-Rarhous
Les travaux de cette concertation sont très importants et sont venus en temps opportun. Je sors de ce forum, rassuré qu’une solution sera trouvée à ces différents problèmes posés. Les participants sont à l’échelle mondiale, personne n’est absent
pour dire qu’il manque telle couche. Tout le monde a participé et les opinions ont convergé sur ce problème qui préoccupe le monde entier. Nous sommes persuadés que c’est un début de solution surtout pour ce qui concerne la rébellion au Mali, parce qu’elle est recherchée par l’Etat, les communautés et ceux qui vont en rébellion.
* Ibrahim Ag Assarid, maire de la Commune de Taboye à 60 km de Gao
Je pense que sur l’ensemble du problème, vu sa complexité, il y a un premier pas. Les gens se sont mis face à face pour parler et chacun a donné son impression. C’est déjà un peu dévoiler le problème. Mais les gens ne doivent pas vite crier i victoire car le problème a été évoqué mais il demeure. C’est un problème complexe avec Aqmi avec toutes ses ramifications, à savoir les ébauches de rebellions qui sont à leur début, on ne sait pas comment ils vont évoluer. Il y a malheureusement les crises alimentaires et humanitaires qui l’accompagnent, parce que les Ong qui jouent le rôle humanitaire sont parties. C’est ça la crise, car même dans les pays développés l’humanitaire existe. Et si on dit aujourd’hui que nous on est privé de ce secours là, c’est encore nous maintenir dans un état, en proie avec n’importe quelle idéologie…
Propos recueillis par B. Daou
Le Républicain Mali 13/12/20011