Le rapport annuel 2012 fait la synthèse de 17 vérifications financières essentiellement axées sur les services d’assiette, de recouvrement et de gestion ainsi que les services socio-sanitaires. Le montant total des irrégularités financières constatées s’élève à 49,39 milliards francs Cfa dont 7,57 milliards de francs Cfa au titre de la fraude (15,32 %) et 41,82 milliards de francs Cfa du fait de la mauvaise gestion (84,69 %). Ces vérifications ont été effectuées au titre de l’exercice annuel 2012, mais concernent des actes de gestion qui, majoritairement, sont antérieurs à l’année 2012.
Les principaux dysfonctionnements et irrégularités constatés sont principalement dus au non-respect des dispositifs de contrôle interne, à la violation des dispositions des textes régissant les marchés publics, à l’absence de sincérité et de régularité dans l’exécution des dépenses publiques, au détournement de ressources publiques dans l’encaissement et le reversement des recettes fiscales, à la non-application des critères légaux dans les procédures de mise en réforme de matériels et équipements de l’Etat et aux acquisitions fictives sur les deniers publics. Selon le Vérificateur général, «une fois de plus, ce huitième rapport annuel vient confirmer l’état préoccupant de la gouvernance économique et financière en République du Mali, accentué par une volonté délibérément réfractaire de certains gestionnaires publics à emprunter le sentier incontournable de la transparence et de la performance publique dans sa globalité.
Ce rapport annuel, aussi inquiétantes que puissent paraître la teneur et l’envergure de certains manquements aux règles de gestion, ne vient que soutenir et renforcer malheureusement le sombre tableau peint par nos vérifications antérieures. C’est bien la preuve que seule une lutte concrète et visible contre l’impunité peut limiter les ravages de la corruption et de la mauvaise gestion dans notre pays. La mise en œuvre des recommandations formulées et la dénonciation des manquements au Procureur de la République permettront certainement d’améliorer leur fonctionnement». «Derrière ces rideaux de la gestion, se passe, s’entretient et se momifie une véritable mafia financière dans une jungle aussi invisible qu’imprévisible pour le citoyen, dont il faut malheureusement le dire, se situent en bonne place les Gestionnaires, les Directeurs financiers et du matériel, le Secteur privé contractuel de l’Etat dans le cadre des marchés publics, mais aussi et c’est bien regrettable de le dire, certains ministres, mais pas tous», a martelé le Vérificateur général.
Selon lui, «dans bien de cas, les Gestionnaires publics savent qu’en agissant ainsi, ils entrent en conflit avec la légalité et que leur indélicatesse, au-delà de leur intérêt personnel assouvi, conduit à la déliquescence de l’Etat et fait croire au citoyen qu’il est méprisé et abandonné. Ces comportements anomiques sont suffisamment significatifs pour confirmer que la fraude et la mauvaise gestion handicapent sérieusement notre économie». «Les travaux qui ont conduit à déceler ces manquements, objet de cet édifiant tableau, ont été effectués avec la plus grande rigueur, la plus grande impartialité, la plus grande objectivité et le plus grand professionnalisme», a précisé le Vérificateur Général. Pour terminer, il tient à adresser ses vifs remerciements aux plus hautes autorités de notre pays pour l’intérêt et le soutien accordés à son Bureau, aux services publics et organismes privés dont la contribution a été déterminante dans la réussite des missions de vérification.
Il tient également à remercier les membres de son personnel qui contribuent quotidiennement à faire du Bureau du Vérificateur général, une institution fière et respectée et qui, selon lui, « sont l’exemple vivant d’un contrôle externe professionnel, compétent et sérieux, et dont la valeur ajoutée est l’objectivité de ses recommandations.
Cellule Communication du BVG-Mali
Source: Le Reporter 2014-08-13 23:53:49