La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a pris acte aujourd’hui du rejet par la Cour constitutionnelle de certaines dispositions de la loi n°1/025 sur la presse au Burundi et exhorte à la dépénalisation complète de cette loi, rejetant les dispositions qui sont maintenues par la Cour.
« Le rejet de ces dispositions constitue déjà une avancée dans la lutte contre cette loi liberticide sur la presse. Mais la mobilisation doit encore s’accentuer pour que les dispositions maintenues soient également rejetées pour mieux promouvoir la liberté de la presse dans ce pays », a déclaré Gabriel Baglo, directeur Afrique de la FIJ.
Selon l’Union Burundaise des Journalistes (UBJ), un affilié de la FIJ, le maintien des dispositions liberticides par la Cour constitutionnelle constitue une violation de la constitution du pays et des instruments internationaux auxquels le pays est partie.
Le Sénat du Burundi a adopté le 19 avril 2013 le projet de loi sur la presse voté par l’Assemblée nationale le 3 avril de la même année. La loi restreint la protection des sources, augmente les amendes, et oblige tout journaliste à détenir un diplôme de niveau minimum de licence, avant d’exercer la profession. D’après également les termes de la loi, un organisme nommé par le pouvoir exécutif aura désormais le pouvoir de distribuer ou de retirer les cartes de presse. Le président de la République, Pierre Nkurunziza a promulgué la loi le 4 juin 2013.
La FIJ considère que cette décision du chef de l’Etat burundais ne favorise pas l’existence d’une presse libre et indépendante. C’est pourquoi elle a apporté son soutien à son affilié l’UBJ pour attaquer la décision au niveau de la Cour constitutionnelle.
« Nous avons une satisfaction mitigée du moment que la révélation des sources d’informations, et le fait d’empêcher les journalistes de traiter de certains sujets sont validés par la Cour constitutionnelle. Mais nous allons continuer à pousser pour avoir gain de cause », a déclaré Alexandre Niyungeko, président de l’Union Burundaise des Journalistes.
Considérant que l’adoption de cette loi va donner du Burundi l’image d’un pays où la presse est sous surveillance permanente, et où la diffusion d’une information pourra désormais conduire le journaliste et son informateur en prison, la FIJ exhorte les journalistes et l’ensemble de la société civile éprise de liberté de presse à se mobiliser davantage contre la loi.
Au Burundi, des journalistes et des membres d’ONG et des confessions religieuses qui s’intéressent aux questions relatives à la promotion des droits humains, à la justice et à la bonne gouvernance font régulièrement l’objet d’intimidations et de convocations des autorités judiciaires pour des faits relevant de leurs activités professionnelles.
Pour plus d’information, veuillez contacter la FIJ au : + 221 33 867 95 86
La FIJ représente plus de 600.000 journalistes dans 134 pays du monde
DiasporAction 2014-01-07 22:31:31