Depuis le 31 janvier la commune rurale de Ouenkoro dans le cercle de Bankass, se trouve
presque coupée du pays depuis le départ du contingent de l’armée malienne de 120
hommes. Et pour cause la commune se trouve totalement encerclée par les différents
groupes armés qui avaient complètement déserté avec l’arrivée des militaires maliens au
mois de juin 2019. Il urge aujourd’hui à l’approche de l’hivernage que les plus hautes
autorités du pays songent à faire revenir contingent pour la quiétude des populations.
Depuis l’attaque terroriste de 2015 et qui a coûté la vie au gendarme Issa Traoré,
froidement abattu en plein cœur du village suivi du saccage du poste de contrôle douanier,
la commune rurale de Ouenkoro ne cesse de subir des attaques terroristes de la part des
groupes armés non identifiés. Et pendant plus de trois ans la commune est restée coupée
du reste du pays avec l’absence totale de l’administration (ni sous- préfet, ni gendarme ni
douane). Du coup des attaques se sont multipliées dans différents villages de la commune
avec son lot de blessés, de déplacés et de morts. C’est à la faveur de la visite d’une semaine
dans la 5 e région du Mali, du Premier ministre, Dr Boubou Cissé, que les plus hautes
autorités du pays ont décidé de déployer un contingent de l’armée malienne de 120
hommes lourdement armés à Ouenkoro, chef-lieu de la commune en juin 2019. Ce qui a
permis de mettre fin aux attaques quotidiennes issus des différents groupes armés non
identifiés. Cela a aussi permis le retour des populations qui avaient fui vers l’intérieur du
pays et au Burkina Faso considérés comme plus sûres. La présence des militaires maliens a
permis aux populations de cultiver leurs champs dans un climat de sérénité, de tranquillité,
de confiance et de paix pendant sept mois. Mais depuis le 31 janvier 2020, date du départ
de ce contingent, la commune se trouve couper du reste du pays dû au retour des différents
groupes armés rivaux. Et depuis le 6 février 2020, les véhicules de transport venant du
Burkina Faso et de Bamako alimentant la foire hebdomadaire de la commune ont presque
cessé de se rendre par peur des représailles de ces groupes armés rivaux. Ce qui s’est arrivé
le 6 février 2020 reste tristement gravé dans la mémoire des populations de la commune
suite à l’attaque de deux cars quittant le chef- lieu de la commune en partance pour
Bamako (ces deux ont été attaqués dans le territoire burkinabè à Magadian (sous-préfecture
de Barani à 20 kilomètres d’Ouenkoro). En effet 20 passagers des deux cars ont été enlevés
et exécutés et parmi un cousin direct de votre fidèle serviteur. Rappelons que le tronçon
Ouenkoro- Tori- Diallassagou- Bankass- Mopti a été coupé depuis 2017 et du coup pour
rejoindre Mopti, les habitants de la commune sont obligés de traverser le territoire
burkinabé pour rejoindre Benena, Tominian et San avant de rallier la capitale de la 5 e région
administrative du Mali. Et aujourd’hui la seule voie qui permet de ravitailler la commune
rurale vient à son tour de se fermer du fait de la terreur des groupes armés rivaux qui
écument le long de la frontière. Pour ceux qui ne le savent pas la commune rurale
d’Ouenkoro est une commune frontalière avec le Burkina Faso à quelques kilomètres des
villages burkinabè, à 25 kilomètres de la sous-préfecture de Barani et à 50 kilomètres de la
préfecture de Djibasso. Notons aussi que la crise avait atteint son paroxysme le 21 juin
dernier avec l’enlèvement du 3 e adjoint au maire, Moussa Dembélé et d’un commerçant de
denrées alimentaires du nom de Maurice Ouédraogo qui demeurent toujours introuvables.
Selon nos informations et au moment où nous étions presse, une rencontre aurait eu lieu
hier entre le gouverneur de Mopti(Mali) et celui de la région de Nouna(Burkina Faso) à
Barani(Burkina Faso) afin de trouver une solution pour permettre le trafic des personnes et
des biens dans la zone. Espérons que cela aboutira pour le bonheur de cette zone
frontalière
Moussa Bamba
journal la Mutation