Le Rassemblement pour le Mali, avec à sa tête son président l’honorable Ibrahim Boubacar Kéita, joue gros à l’occasion des municipales partielles du 6 février 2011. Considéré comme son fief, une nouvelle défaite après celles annulées de 2009, risque de sonner le glas de sa popularité en Commune IV et indirectement de ses ambitions politiques.
C’est pourquoi, dès l’ouverture de la campagne, lui et ses principaux bras se sont jeté à corps perdus dans la bataille. Cette soudaine mobilisation s’est ressentie lors de l’assemblée d’information de dimanche dernier qui a mobilisé outre les militants et sympathisants du RPM de la Commune IV, le secrétaire général de la section IV du RPM, Bakary Issa Kéita, le porte-parole du parti, Boubacar Touré, le responsable de la jeunesse de la localité, Ousmane Diallo, la représentante des femmes et plusieurs notabilités de la commune dont le coordonnateur des chefs de quartier sur lequel l’ancien président de l’Assemblée compte beaucoup pour faire le plein des voix.
D’ailleurs, cette personne ressource, pour le parti du Tisserand, a, au nom des personnes âgées et les imams de la Commune IV, appelé à voter pour la liste du RPM soutenue par celui qu’il a appelé « Kankeletigui » (homme de parole). Fidèle à lui-même, IBK continue avec sa stratégie de victimisation.
« Je ne veux pas contredire Dieu, je veux être droit et honnête. Tout ce que je fais, je le fais à cause de Dieu, notre voie est propre. De la présidence de l’Assemblée nationale avec plus de 40 députés à 11 députés aujourd’hui, cela ne nous a pas changés. Seul Dieu et le Maliens me donnent le pouvoir… Il y a beaucoup de chose qui se sont passées et je remets à Dieu. On doit aider notre pays à se développer », a-t-il prêché. Et de révéler sa nouvelle stratégie en démarchant personnellement les notables des quartiers à qui il va rendre visite individuellement. Cette nouvelle stratégie risque d’être insuffisante puisque le RPM manque de ce qu’on appelle « le nerf de la guerre », les moyens financiers et matériels.
IBK ayant confié à ses collaborateurs ses problèmes financiers, toutes les dépenses liées sont presque faites par le seul Issa Guindo, nous a expliqué un des bras droits de l’ancien maire, donc seul contre 8 autres listes dans une commune où le RPM perd du terrain élection après élection comme l’attestent ses résultats. Elue en 2002 dès le 1er tour des élections législatives, IBK a dû batiller 5 ans plus tard pour conserver son fauteuil à l’Assemblée nationale.
Il a bénéficié de la coalition de tous les partis politiques pour devancer son second tour le candidat indépendant Moussa Mara qui prendra sa revanche en 2009 en récupérant le fauteuil de maire aux dépens du maire réduit à des actions en justice pour se venger.
Pour le scrutin du 6 février prochain, IBK et son parti jouent gros pour ne dire leur avenir tout court.
Aliou Badara Diarra
L’ Indicateur Renouveau 26/01/2011