Commission mixte maliano-algérienne / Le renforcement sur de nouvelles bases juridiques

 

Le ministre malien s’est réjoui des initiatives développées dans le sens du rapprochement entre les opérateurs économiques de nos pays, qui ont notamment manifesté leur volonté d’impulser les échanges commerciaux. Au delà des seules régions frontalières, ils ont signé un cadre institutionnel fécond, à travers le Protocole  d’Accord de coopération entre la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali et la Chambre algérienne de Commerce et d’Industrie, mais aussi l’organisation d’une Exposition –vente de produits algériens, à Bamako,  durant le dernier trimestre de l’année 2011.

« Cette dynamique de rapprochement traduit, à notre sens, une logique de l’histoire, mais aussi le caractère privilégié des liens fraternels qui unissent nos deux Peuples et leurs dirigeants respectifs », selon Soumeylou Boubeye Maïga. La 10ème session de la Commission Mixte maliano-algérienne de Coopération Economique, Cultuelle, Scientifique et Technique, remonte aux 16 et 17 octobre 2007 à Bamako.

Cette Session intervient dans un contexte socio-économique difficile, caractérisé par une crise financière sans précédent et nécessitant un renforcement des relations bilatérales.

Pour le ministre, « il nous incombe plus que jamais de renforcer et de rénover le cadre de notre coopération bilatérale … d’insuffler une dynamique nouvelle à cette coopération dans un esprit de complémentarité et de solidarité réciproque ». La stabilité de l’Algérie dans un continent en proie à diverses convulsions socio-politiques, son taux de croissance soutenu et le volume des investissements étrangers directs, l’exemplarité des courageuses réformes politiques économiques et sociales font de ce pays un Etat émergent, résolument tourné vers l’avenir.

Le profond attachement du Mali et de l’Algérie à l’Union africaine et à l’intégration économique du continent « sans lesquelles aucune perspective de développement n’est envisageable », la conviction qu’il ne peut y avoir de développement durable et harmonieux pour nos Etats en dehors de la recherche et de l’instauration d’un climat de paix, de stabilité et de sécurité ont été rappelés. Selon Soumeylou Boubeye Maïga, « la situation économique du continent demeure globalement fragile, eu égard à la persistance  de la pauvreté consécutive aux effets néfastes des programmes d’ajustement structurel, la détérioration des termes de l’échange, la faiblesse du niveau des investissements étrangers, le lourd fardeau de la dette, la baisse du volume de l’aide publique au développement ».

Tous ces facteurs ont conduit à la marginalisation de l’Afrique dans le commerce international. Au plan international, l’Algérie  et le Mali ont une identité de vue sur l’ensemble des questions de politique internationale, qu’il s’agisse de la paix et de la sécurité dans le monde, de la dette, de la lutte contre la pauvreté et du VIH-Sida, de l’accès aux nouvelles technologies et de la nécessaire reforme du Conseil de sécurité de l’ONU, de l’intégration africaine. De même, leur attachement commun au NEPAD et à sa mise en œuvre ainsi qu’aux idéaux de l’union africaine ne souffre d’aucun doute. Au cours de cette commission mixte, des protocoles d’accord et de conventions de coopération ont été signés entre les deux pays et dans les domaines de la recherche et du sauvetage des aéronefs, des technologies de l’information et de la communication ; des échanges culturels pour les années 2012-2014 ; de l’Energie et des Mines, de la route transsaharienne, des Transports, de la Santé, du Commerce, de l’Agriculture, de la Formation professionnelle, de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, ainsi que des questions sécuritaires.

Ces instruments juridiques sont venus renforcer la base juridique qui fonde cette coopération bilatérale. Le financement des projets et programmes de développement donnera ses chances à la coopération triangulaire en associant d’autres partenaires. L’Algérie apparait désormais tel un pôle de développement, une locomotive sûre de la nouvelle Afrique, eu égard au dynamisme et à la vitalité de son économie. Cette nouvelle Afrique se bâtira par le biais de l’intégration inter-régionale.

Lors d’une précédente visite en Algérie, le ministre Soumeylou a obtenu le don de dix millions de dollars gracieusement offert par l’Algérie pour le financement de projets de développement dans les domaines de l’hydraulique, de la Santé et de la formation professionnelle pour les régions du nord du Mali (Gao, Kidal, Tomboutou). Par ailleurs, l’Algérie a joué le rôle de médiateur entre le gouvernement malien et les mouvements de rébellion touareg et abrité les différents pourparlers qui ont abouti en 2006, à la signature de l’accord d’Alger.

La commission mixte a vu la mise en place d’un Comité de suivi permettant l’évaluation des recommandations, qui se réunira entre deux sessions. « Nous deux pays ont convenu de redoubler d’efforts et de mobiliser tous les moyens, de concert ave les autres pays du champ, pour faire de la région du sahel un espace de paix, de progrès et de développement économique et social », a déclaré Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères.

Boukary Daou Envoyé  spécial

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Axe Bamako-Alger / ATT bientôt chez Bouteflika

Une conférence de presse a suivie la commission mixte au cours de laquelle le ministre algérien a annoncé la visite du Président malien Amadou Toumani, dans les semaines à venir et dont la date sera bientôt connue.

Les deux ministres des Affaires étrangères de l’Algérie et du Mali ont mis l’accent sur la nécessité d’avoir un cadre juridique en phase avec la nouvelle dynamique de renforcement de la coopération entre les deux pays. Cette situation conduira à la révision de certains accords. Pour lui, il s’agit de renforcer la coopération entre les deux pays et de l’étendre à d’autres domaines. Au cours de cette commission mixte maliano-algérienne, huit accords ont été signés entre les deux pays, couvrant plusieurs domaines.

Les deux conférenciers ont dit leur convergence de vue sur la question palestinienne, soutenant la transformation de son statut en Etat membre des Nations-Unies. Il en est de même sur la question d’autodétermination du peuple sahraoui. La commission mixte se tenant dans la continuité de la conférence sur la sécurité et le développement, Soumeylou Boubeye Maïga a réaffirmé la poursuite des activités pour combattre les groupes terroristes et en même temps entreprendre des actions de développement. Il s’agira de travailler de façon commune à contrecarrer les terroristes qui s’infiltrent parmi les populations, à récupérer les armes. Les forces respectives travaillent cependant à contenir les effets de la menace terroriste. Le ministre malien a évoqué la mise en œuvre de projet incluant des actions de citoyenneté.    

Des questions ont porté sur la reconnaissance du Conseil national de Transition (CNT), qui selon le ministre malien relève de la compétence de chaque Etat. Mais « nous sommes solidaires de la lutte des Libyens pour la démocratie », a –t-il soutenu. C’est dire que le CNT n’aura aucun problème de reconnaissance s’il mettait en place des institutions démocratiques et en ce moment « nous n’aurons aucun problème à travailler avec le gouvernement libyen ».  Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci s’est prononcé sur l’arrivée de la famille de Kadhafi en Algérie. Selon lui, elle est constituée de femmes et d’enfants, et l’Algérie a fermé sa frontière avec la Libye depuis leur rentrée.    

Medelci a confirmé  la visite prochaine du Président malien ATT en Algérie, dont la date sera fixée dans les jours à venir. Lundi, Soumeylou Boubeye Maïga a rencontré en audience le Premier ministre Ahmed Ouyahia à la Primature, le ministre Hadi Khaldi de la Formation et de l’Enseignement professionnel, celui de l’Energie et des Mines Youcef Yousfi, avant de rencontrer le Président de la République, Mohamed Boutéflika le lendemain mardi 13 septembre 2011.     

B. Daou Envoyé  spécial

Le Républicain 15/09/2011