Le général malien Didier Dacko, en poste depuis un an vient d’être remplacé. Ce
changement même s’il était prévisible au regard des derniers événements dans la bande
sahélienne, est un coup dur pour le Mali. "C’est ce que nous a confié le ministre nigérien
de la Défense, Kalla Moutari", a annoncé nos confrères de Deutsche Welle.
Effectivement, Didier Dacko paie les pots cassés de plusieurs épisodes récents qui ont donc
favorisé son limogeage à la tête de l'organisation sécuritaire régionale, à quelques jours
seulement de l'élection présidentielle au Mali.
On évoque le massacre de civils par des éléments liés à l'armée malienne à Boulikessi mais la
goutte d'eau qui a fait déborder le vase serait l'attaque du quartier général de Sévaré par un
groupe terroriste, puis celle d'il y a quelques jours d'une patrouille commune franco-
malienne à Gao.
La décision de son remplacement aurait été prise depuis la dernière rencontre des chefs
d'Etat mais l'acte de son relèvement n'est pas encore officialisé. C'est ce que nous a confié le
ministre nigérien de la Défense, Kalla Moutari.
"C'est fait, la décision est prise par les chefs d'Etat, maintenant, on ne l'a pas encore
officiellement remplacé. Mais les pays qui devraient désigner les remplaçants l'ont même
déjà fait. La Mauritanie a proposé le général qui doit le remplacer, le Tchad son adjoint, donc
il n'y a aucun problème là-dessus… Mais la décision officielle n'a pas encore été prise".
Le général Didier Dacko qui était présenté comme un des meilleurs cadres pour répondre, au
nom du Mali, aux enjeux de la lutte contre le terrorisme dans la région, n'aura passé en
définitive qu'une petite année au commandement du G5-Sahel. Et son remplacement est
considéré dans le pays comme une dure sanction et un échec pour l'armée malienne.
Le Mali n'a pas plus d'expertise que les autres
"C'est le Mali qui met beaucoup en insécurité les autres pays limitrophes comme le Niger, le
Burkina faso et d'autres pays" déplore Nouhoum Togo, l'ancien responsable de la
communication du ministère de la Défense et aujourd'hui proche de l'opposition. "Nous
pensons aujourd'hui qu'on pouvait gérer à partir du Mali parce que les terroristes se sont
installés en masse sur la bande sahélo-saharienne surtout du côté malien, c'est pour cela
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que la responsabilité a été confiée au Mali. Mais cela ne veut pas dire qu'il a plus d'expertise
que les autres".
Selon Nouhoum Togo la décision est compréhensible : "Nous reconnaissons qu'à l'intérieur
ça n'a pas fonctionné parce que des cibles comme ça… normalement ça ne doit pas arriver.
Ce n'est pas seulement ce qui s'est passé à Sévaré, même à Gao nous avons remarqué qu'ils
ont frappé là où ils voulaient. Donc il fallait prendre des dispositions pour dire tout
simplement que ça doit s'arrêter".
Didier Dacko s'en va, au même titre que son adjoint, le Burkinabé Yaya Séré. Les chefs d'Etat
membres du G5-Sahel ont donc décidé de les remplacer par des officiers mauritaniens et
tchadiens.
Avec DW