Les travaux d’hier devraient permettre entre autres « l’adoption du chronogramme de mise en œuvre de l’accord et de son budget, la cessation effective et définitive des hostilités et les voies et moyens qu’il faut pour activer le fonctionnement de la sécurité sur le terrain ».
Les travaux de ce Comité de suivi avaient été suspendus plusieurs semaines après les affrontements meurtriers survenus en août entre les groupes armés de la Plate-forme et ceux de la CMA dans la localité d’Anefis. La réunion de Bamako intervient en effet après une rencontre tripartite tenue lundi à Anefis. Elle a réuni le gouvernement, la CMA et Plate-forme.
La 4ème réunion du Comité de suivi se poursuit alors que mardi dans un communiqué conjoint, la Plateforme et la CMA avaient décidé de suspendre leur participation aux travaux des sous-commissions thématiques de ce Comité. Les deux groupes armés dénoncent « l’intrusion de nouveaux acteurs dans le processus de mise en œuvre de l’accord ».
Pour le porte-parole de CMA, qui s’exprime au nom des deux mouvements, la médiation doit résoudre d’abord le débat sur l’article 10 du règlement intérieur, relatif à la représentativité des membres devant siéger au sein du Comité de suivi. Joint au téléphone par nos confrères de Studio Tamani,Almou Ag Mohamed a déclaré que « si à chaque étape il faut faire monter de nouvelles personnes dans le bateau, pour continuer, cela ne peut pas continuer… »
La médiation explique de son côté qu’il ne s’agit pas de nouvelles personnes, mais d’éléments ayant signé l’accord de paix du 15 mai 2015.
« Nous, au niveau de la CMA et de la plate-forme, nous reconnaissons trois parties à l’accord : le gouvernement, la plate-forme et la CMA. Nous ne ne reconnaissons aucune autre partie. C’est de cela qu’il a été question avant la rédaction du communiqué d’hier. Peu-être que chacun a sa vision et sa réponse à cette question. Mais nous, à notre niveau, et de part notre compréhension, c’est comme cela et rien d’autre ».
Malgré cette suspension aux travaux des sous-commissions, la réunion du Comité de suivi a débuté hier. S’agit-il d’un paradoxe ?
« Non ! Parce qu’au niveau du Comité de suivi, il n’y a pas ce problème. Cette partie dont la médiation parle n’est pas représentée au niveau du Comité de suivi. Et pourquoi une partie qui n’est pas représentée au niveau du Comité de suivi va être représentée au niveau des sous-commissions ? Pourquoi ? »
La médiation tente de dédramatiser le problème. Selon elle, « ce communiqué ne doit pas empêcher le comité de suivi de se réunir ». La réflexion est en cours, explique-t-elle, pour « résoudre définitivement la question de la représentativité » des parties au sein du Comité de suivi.
Le représentant spécial de l’Union africaine dans le processus de paix Pierre Buyoya souligne que « c’est l’éternelle question, en réalité, de la composition du Comité de suivi. D’abord je constate que c’était un communiqué conjoint CMA-Plate-forme. Chose assez rare. Cela signifie, peut-être, que le climat est assaini entre les deux groupes.
Si le climat est assaini, je pense que cela est un débout pour résoudre le problème de la composition des sous-commissions. Pour nous, les parties prenantes au processus c’était le gouvernement, la CMA et la plate-forme. Nous allons commencer à discuter avec ceux-là, et nous espérons que cette fois-ci ce sera possible, pendant que nous résolvions le problème des autres.
Les autres c’est notamment ceux-là qui ont signé l’accord de paix le 15 mai 2015, mais qui sont un peu contestés par les autres. C’est une question que nous allons laisser en suspens, que nous allons continuer à résoudre. Mais nous pensons que cela ne devrait pas nous empêcher de tenir la réunion du Comité de suivi et de prendre certaines décisions ».
Avec Studio Tamani 01/10/2015