COMITE DE SUIVI DE L’ACCORD:La médiation et Compis-15 à couteaux tirés

Mali comite suivi

Réuni lundi dernier, le comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation n’a pas pu évoluer dans ses travaux. Les raisons sont d’ordre organisationnel, notamment la question de représentativité des groupes dissidents de la Plateforme ; à savoir : Compis-15.

En plus du fait que la Coordination des mouvements de l’Azawad a décidé de boycotter les travaux en privilégiant une rencontre exclusive sur la situation à Kidal, une véritable confusion demeure autour du rôle que chaque partie devra jouer dans le comité.

Les discussions ont été chaudes et souvent émaillées de menaces de mort de la part de la Médiation dirigée par un général algérien contre les groupes qualifiés de figurants. Ce qui a fait monter la tension d’un cran entre la Médiation et des responsables de ces groupes armés retranchés dans Compis-15.

Dans cette guerre, jugée de positionnement, la Médiation a semble-il choisi son camp. Et ses enfants chouchous ne sont autres que la CMA et la Plateforme, menée par le Gatia de Fahad Ag Almahmoud et Me HarounaToureh. Quand bien même l’accord fait référence à tous les mouvements qui se retrouvent dans les deux entités, la Médiation a décidé de voir autrement. Elle considère de façon tacite une branche de la Plateforme comme des groupes auxiliaires qui n’ont plus droit de cité.

Pour toutes divergences, les travaux qui devaient déboucher sur des solutions consensuelles prônant l’inclusivité, c’est plutôt à un procès contre certains groupes de la Plateforme. La Médiation est allée jusqu’à vouloir douter de l’existence de ces groupes comme signataires, ce qui a soulevé un tollé général dans la salle du CICB.

Me Toureh : un épouvantail éculé

Pour que les difficultés puissent être aplanies, les discussions ne sont pas allées loin. Tout semble tourner sur la branche membre de la Plateforme, la Compis-15. Et celui qui devait être le porte-étendard, Me HarounaToureh, a entretenu la confusion, ce qui a amené la Médiation à vouloir rejeter la légitimité notamment sur Ganda Izo. Pourtant, il n’est nullement mentionné que les groupes armés devaient signer individuellement l’accord pour être reconnus.

C’est la nouvelle donne que brandit désormais la Médiation avec la bénédiction de Me Toureh et ses compagnons du MAA loyaliste, du Gatia. La conclusion à laquelle certains acteurs du processus sont arrivés est que l’avocat roule uniquement pour le Gatia et le MAA. Le subterfuge est dévoilé : le célèbre avocat a désormais beau faire, il sera plus considéré que comme un épouvantail éculé à la solde du Gatia et du MAA loyaliste.

Alpha Mahamane Cissé

Source: L’Indicateur Du Renouveau 26/08/2015