Elles interviennent aussi deux mois et demi avant une élection présidentielle fixée au 28 juillet et censée clore la période d’instabilité résultant du coup d’état militaire de mars 2012 suivi de l’occupation de la moitié nord du pays par des rebelles touaregs rapidement supplantés par des djihadistes proches d’Al Qaïda.
A en croire le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, séparatistes touaregs), ses combattants ont été attaqués vendredi dans la localité d’Anefis par une colonne d’islamistes armés.
Le porte-parole du MNLA en France, Moussa Ag Acharatoumane, a précisé que les affrontements se poursuivaient samedi matin. Il a fait état d’un bilan provisoire de neuf morts – deux dans les rangs du MNLA et au moins sept dans ceux des islamistes.
RIVALITÉS ANCIENNES
Le MNLA affirme affronter des éléments du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujoa), un groupe islamiste qui a occupé Gao pendant plusieurs mois en début d’année et a lancé une série d’opérations de commando depuis que cette ville a été reprise lors de l’offensive lancée par les forces françaises de l’opération « Serval ».
De son côté, un officier malien souhaitant conserver l’anonymat a confirmé l’existence de combats acharnés résultant, semble-t-il, de rivalités anciennes entre communautés touarègue et arabe du nord du Mali.
D’après lui, ces affrontements opposent le MNLA aux combattants arabes du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), un groupe composé d’Arabes maliens basé au nord de Tombouctou. Cette information n’a, toutefois, pas pu être confirmée de source indépendante.
La France est intervenue militairement début janvier, aux côtés de contingents ouest-africains, pour repousser la menace que posaient ces éléments djihadistes, poursuivis jusque dans leurs réduits montagneux de l’Adrar des Ifoghas.
Depuis, l’autorité du gouvernement central de Bamako a été restaurée dans la majeure partie du pays malgré un terrorisme résiduel qui manifeste de temps à autre sous la forme d’attentats suicide, d’explosions de mines et de fusillades à Gao et dans le Nord.
Le MNLA a profité de l’offensive militaire française pour reprendre le contrôle de certaines localités du Nord-Mali. Ayant abandonné ses prétentions indépendantistes, il réclame l’ouverture de négociations avec le gouvernement de Bamako pour demander une large autonomie au sein de l’ensemble malien.
Paris réduit quant à lui ses effectifs militaires en attendant le déploiement, en principe en juillet, d’une force de paix des Nations unies (Minusma) incluant des contingents africains déjà présents sur le terrain.
Avec Tiémoko Diallo; Jean-Loup Fiévet pour le service français
par David Lewis 2013-05-18 23:47:09