même si nous exigeons qu’il soit amélioré. Je rappelle que depuis le 9 mai 2011, le gouvernement a déjà opté pour le fichier électoral tiré du RACE. A notre sens, cette option se justifie par plusieurs raisons. D’abord, nous n’avons pas les résultats définitifs du RAVEC qui puissent permettre l’élaboration d’un fichier raisonnable avant les élections. Il faut aussi prendre en compte le coût de l’opération estimé à 15 milliards de FCFA que l’Etat doit rapidement mobiliser. A l’état actuel des choses, le seul fichier disponible est celui qui a été tiré du RACE que nous pouvons rapidement améliorer pour tenir les élections dans les délais constitutionnels. Il faut aussi rappeler que l’expérience ivoirienne hante encore les esprits. Donc, il faut tout faire pour éviter à notre pays un vide constitutionnel.
Quelle appréciation faites-vous des reformes constitutionnelles annoncées ?
Mon parti est sur le front de la lutte politique depuis 1991 et se bat pour l’ancrage démocratique et l’amélioration des conditions de vie des Maliens. Il faut rappeler que la démocratie malienne a 20 ans et personne ne peut lui demander de se contenter du statut quo. Tout évolue dans le monde et le Mali avec. Après 20 ans, il est patent que des institutions peinent à fonctionner et ont besoin de changement pour une évolution accélérée du pays. Il faut que les uns et les autres comprennent que l’Etat est une continuité et que la machine ne peut pas s’arrêter. La question n’est pas de savoir si le Président devait les faire au début ou à la fin de son mandat.
L’important est qu’elles puissent permettre au Mali d’évoluer et aider au renforcement de la démocratie. Donc, il n’est pas aujourd’hui raisonnable de demander aux Maliens d’attendre deux ou trois ans, afin qu’un autre Président République vienne faire les réformes. En pensant comme cela, on devait demander à ATT de surseoir à la réalisation de l’échangeur multiple et lui demander de ne pas initier le projet de l’autoroute de Ségou. Notre pays est cité partout dans le monde comme un exemple de démocratie. Et, notre parti est entièrement acquis aux réformes qui touchent tous les secteurs, afin que l’aura de notre pays grandisse. Nous pensons que les reformes sont salutaires. Un pays soucieux d’améliorer le fonctionnement de ses institutions doit à un moment donné songer à faire des reformes. Il faut que les Maliens comprennent que les reformes ne sont pas celles de la CARI, encore moins de Daba Diawara, mais elles ont été initiées par le Président ATT dans le cadre des pouvoirs que la constitution malienne lui donne.
Quelle est votre lecture du contexte politique et social actuel du pays ?
Le contexte politique est assez confus, pour ne pas dire que rien n’est actuellement clair. A la veille des élections, les formations politiques s’agitent. Les alliances se font et se défont en fonction des ambitions. Et, je pense qu’il y a lieu d’attendre la fin de l’année pour voir clair dans le paysage politique malien. Mais, je peux vous dire que 2012, ne sera pas comme les autres élections que le pays a connu, tant les enjeux sont extrêmement importants.
Le Président sortant n’est pas candidat à sa propre succession, qui plus n’a pas de dauphin, alors qui sera le futur Président du Mali? Nous attendons de le savoir. Mais dans tous les cas, il est clair que le Mali a besoin d’un homme ou d’une femme qui soit à la hauteur et en qui ont peut faire confiance pour relever les nombreux défis auxquels le pays est confronté au quotidien. Je ne surprendrai personne en parlant des différents rapports du vérificateur général qui nous donnent des soucis. On constate que de plus en plus, la délinquance financière a tendance à devenir une pratique nationale inacceptable et qui jure avec tout ce que nous pouvons imaginer.
Assane Koné
Le républicain 30/06/2011