«Mali : Sadio Camara, l’homme de Moscou à Bamako» ! Tel était le titre d’un article que l’hebdomadaire «Jeune Afrique» a publié sur son site la semaine dernière. Ce titre cache mal l’intention délibérée des organes de presse de la France-Afrique de prêter main forte à l’Hexagone dans sa tentative de déstabiliser notre pays par vengeance. Nous l’avons toujours dit, il faudra vraiment faire preuve d’une grande naïveté pour croire que la France va s’en aller de notre pays sans vouloir nous en faire payer les frais.
Nos confrères de «J.A» sont passés vraiment à côté du titre qui aurait vraiment fait sensation. A leur place nous aurions titrés : «SADIO CAMARA : L’officier décomplexé qui a coupé le sommeil à Macron et compagnie» ! Parce que c’est en réalité la prouesse réussie par nos jeunes officiers en brisant le joug militaire dans lequel la France avait réussi à enfermer le Mali depuis 2013 afin de mieux spolier nos richesses.
A propos du Colonel Sadio Camara, nos confrères ont quand même été inspirés d’écrire qu’il est aussi «secret que puissant». Certes que l’actuel ministre de la Défense et des Anciens combattants est l’un des cerveaux qui ont conduit le putsch du 18 août 2020. Mais, écrire que beaucoup le décrivent comme «le véritable homme fort de la transition» est très tendancieux voire suspicieux. La tentation de semer le doute entre les jeunes officiers, que la France et ses médias téléguidés continuent d’appeler «la junte au pouvoir» (malgré la dissolution du Conseil national pour le salut du peuple/CNSP depuis janvier 2021), est manifeste. Une tentative désespérée de les diviser qui a déjà conduit à la rectification du 24 mai 2021.
Pour le reste, ce sont des élucubrations autour de la présence de Wagner au Mali. On va jusqu’à reprocher au gouvernement de n’avoir pas officiellement communiqué sur le récent voyage du Colonel Sadio Camara à Moscou. Comme si cela était une obligation diplomatique. Nos confrères s’inquiètent surtout du «timing de ce nouvel aller-retour» dans la capitale russe. «Deux semaines plus tôt, Vladimir Poutine envoyait ses avions, ses chars et ses soldats en Ukraine, faisant de lui un paria aux yeux de la grande majorité de la communauté internationale», rappellent-ils. Autrement, ce voyage serait un soutien déguisé du Mali à la Russie.
«Que sont bien venus chercher ces hauts gradés maliens dans un tel contexte ? Difficile de le savoir précisément» reconnaissent-ils tout en continuant à spéculer sur le contenu d’une «courte vidéo» postée par le ministère russe de la Défense le 11 mars 2022. Celle-ci ne dit pourtant autre chose que «les parties ont discuté en détail des projets de coopération de défense existants ainsi que des questions de sécurité régionale en Afrique de l’ouest». Parmi les pistes explorées, disent-ils, de nouvelles livraisons d’équipements militaires russes aux Forces armées maliennes (FAMa), à l’instar des quatre hélicoptères Mi-171 acquis par Bamako le 30 septembre 2021.
«Pour d’autres sources, il n’y a guère de doute sur le fait que Camara et Diarra (Alou Boï Diarra, chef d’état-major de l’armée de l’air) ont aussi profité de leur séjour moscovite pour travailler sur un autre dossier : la poursuite du déploiement des mercenaires de Wagner au Mali» ! Et voilà ! Nous y sommes ! Ils sont dans le secret des Dieux, nos chers confrères. Wagner par ci ! Wagner par là !
Et on reproche au Mali de pactiser avec le diable au moment où les alliés de l’OTAN déploient des hordes de mercenaires en Ukraine pour essayer de contrer la Russie. Combien de mercenaires l’OTAN avait-il déployé aussi en Libye pour assassiner le Guide de la Jamahiriya arabe libyenne, Mouammar Kadhafi ? Combien de mercenaires la France a-t-elle déployé dans la zone des «Trois frontières» sous couvert de l’opération Barkhane pour y semer le désordre ?
Depuis le 28 février dernier, l’Ukraine ne cesse de demander la présence des forces des pays de l’OTAN pour faire face à la Russie. Mais, ceux-ci se contentent de leur envoyer des mercenaires, des armes et de l’argent. Au même moment, à travers le G5 Sahel, les Sahéliens demandent de l’argent et des armes pour combattre le terrorisme. Mais, curieusement, la France et ses alliés veulent que leurs «forces spéciales» soient déployées au lieu de nous apporter cette aide financière et logistique. Nous espérons que chacun saura trouver l’erreur.
Les médias acquis à la cause de la France-Afrique ont tout à gagner dans leur soutien aux manœuvres déstabilisatrices de l’Elysée au Mali voire au Sahel. Mais nous, nous avons tout à y perdre, y compris notre liberté et notre dignité. Et c’est ce que le Colonel Sadio Camara et ses compagnons d’armes ont compris !
Naby