Les leaders de la Coalition patriotique pour le renouveau (CPM) ont animé le samedi 27 novembre dernier au Centre social El Farouk une conférence-débat sur « l’analyse des problématiques de l’Assurance maladie obligatoire et de l’enseignement supérieur ». Il s’agissait d’informer les forces vives de la nation sur les réalités sociales de notre pays.
D’entrée de jeu, le principal conférencier, Pr. Dialla Konaté, accompagné du Pr. Issa N’Diaye et le Dr. Alassane Diarra, a rappelé que l’une des responsabilités premières des associations et mouvements politiques est de participer à la formation, à l’éducation des populations en leur donnant les clés de lecture des événements politiques nationaux. C’est pourquoi, il constate avec inquiétude que toutes les écoles dans les pays de l’hémisphère nord ont terminé avec l’année académique 2009-2010 depuis le mois de juin 2010 et que celles de l’hémisphère sud sont en train d’achever la même année académique en ce mois de novembre.
Il a regretté que l’exception notable dans ce panorama mondial soit notre pays, le Mali où sur l’enseignement supérieur, personne ne peut dire avec exactitude quand l’année académique a débuté ni quand elle s’est achevée. Ce qui est certain c’est qu’elle ne correspond à aucun standard respectable ni dans son déroulement ni dans le savoir transmis.
Les membres de la CPM ont la fierté d’avoir été à l’origine du Forum national sur l’éducation tenue en 2008. Ce forum a été l’occasion d’un grand rassemblement patriotique autour de l’école malienne. Pour le suivi, un groupe de travail (GT) fut créé par le gouvernement. Puis un Comite interministériel de suivi (CIS). Et récemment, un « panel » a été mis en place.
Il est regrettable, a toutefois noté le CPM, qu’en aucun moment un bilan des activités ni du GT, ni du CIS n’ait été présenté aux populations. Ces populations, a-t-il expliqué, constatent avec regret la continuation de tous les maux qui sont dénoncés sans cesse, que nous pouvons résumer par : indiscipline et violence du côté étudiant ; manque de respect des règles déontologiques du côté enseignant, abandon de responsabilités du côté Etat. Pendant que les jours s’écoulent, l’école malienne, en particulier l’enseignement supérieur s’abime, mettant gravement en cause la capacité du Mali à créer de meilleures conditions de vie pour nos populations dans les années à venir.
La semaine dernière deux réunions, celle du G20 tenue à Seoul en Corée et celle de l’ASEAN, tenue au Japon, ont déclaré que les pays d’Asie créeront dans les 5 ans à venir des richesses nouvelles correspondant à 50 % de la totalité de leurs richesses actuelles. Une telle prouesse dans l’Histoire moderne du monde est le fruit de l’intelligence et du patriotisme mis au service de l’Homme et de son bien-être en transformant le savoir en capital économique et social. Pour le conférencier, il ne suffit pas de créer de nouveau produit comme l’assurance maladie obligatoire pour l’imposer aux pauvres citoyens, mais il faudrait plutôt informer et sensibiliser le plus longtemps possible la population sur cette nouvelle réalité afin de procéder à sa mise en œuvre. Ils sont nombreux les travailleurs maliens qui ignorent le contenu réel de l’Assurance maladie obligatoire (AMO).
Pour sa part, le Pr. Issa N’Daiye, a expliqué que le développement d’un pays dépend de la formation de ses cadres au niveau supérieur. Mais pour le cas du Mali, il a regretté de constater qu’au niveau de notre enseignement supérieur, nous manquons de choix stratégiques pour sortir l’école de l’ornière. Il a proposé à ce que l’Etat forme les jeunes par rapport au besoin réel de l’économie tout en choisissant les filières correspondant. Aussi, le Pr. N’Diaye a souhaité à ce que l’Etat face en sorte pour que l’enseignement soit un corps d’élite, en évitant que n’importe qui ne vienne dans cette Profession.
Les leaders de la CPM ont afin attiré l’attention des forces vives de la nation sur l’impérieuse nécessité de mettre ensemble nos efforts et notre vigilance afin que les talents des meilleurs des maliens soient appelés pour sauver l’école malienne et l’avenir du Mali. Il serait dangereux que le laisser aller actuel ne conduise le gouvernement à confier le destin de l’école malienne aux « experts » d’institutions internationales. Durant ces années passées le recours à des experts étrangers n’a jamais apporté à nos problèmes des solutions ni durables ni adéquates. La responsabilité est notre. Elle est collective. Assumons-la, ont-ils conclu.
Ben Dao
L’ Indicateur Renouveau 29/11/2010