Contre toute attente, le holding singapourien, Olam, présent sur le marché agro-alimentaire en Afrique, un des favoris des candidats à la reprise de la CMDT, aux côtés du Chinois Yumié, a décidé de quitter la course. Huit mois après le départ de Dagris et Ivoire Coton, ce retrait constitue une nouvelle désillusion pour l’autorité malienne en charge du dossier. D’autant que, d’après des informations parvenues à Les Afriques, le groupe de droit malien, Famab, a dû aussi se retirer sur la pointe des pieds, un mois avant que ne tombe la décision d’Olam.
Des raisons du départ du Singapourien, il semble qu’il n’aurait pas satisfait aux exigences du cahier de charge de la CMDT liées notamment à la caution « deposit bancaire ». « Olam group nous a certifié que sa caution devait être effectuée sur un compte d’une société bancaire de droit britannique basée à Londres » a confirmé notre source. Or, selon les clauses de l’appel d’offres international lancé par la CMDT, la caution devait obligatoirement être déposée dans un compte d’une banque française ou dans un compte d’une banque établie au Mali. Le Singapourien, Olam n’ayant pas donc satisfait cette exigence a préféré quitter la course.
«C’est dommage ! Nous pensons qu’un consortium de renommée internationale devait satisfaire en principe cette exigence bancaire. A la date d’aujourd’hui, seul le groupe chinois, Yumié est dans le pipe » a précisé notre source. Le groupement privé de droit malien, Famab, qui avait affiché de sérieuses ambitions de rivaliser avec les multinationales Olam et Yumié a jeté l’éponge dans la deuxième phase du processus de privatisation.
En pleine restructuration, la CMDT qui a apuré ces derniers mois sa dette contractée auprès de Transrail (quelque 2 milliards Fcfa), fort des actifs évalués à 90 milliards Fcfa, ne s’est pas fixé d’ultimatum. Elle entend prendre son temps et mener lentement la dernière étape de privatisation. Contacté par Les Afriques, le ministre malien de l’agriculture, Ag Alhassane a insisté que la CMDT ne sera pas bradée à la sauvette.
Par Ismael Aidara
Les Afriques.com 15/11/2011