Le clan d’IBK est constitué de sa belle-famille (sous-clan de Bourem), du Rpm, d’un côté et de l’autre, de son fils Karim et de la belle-famille de ce dernier. Le clan d’Alpha est constitué d’une partie de sa belle-famille, de son gendre Tiébilé Dramé, mari de sa fille Kadiatou en secondes noces ; des cadres du parti de ce dernier, le Parena, et de quelques fidèles d’Alpha, cadres restés au parti Adéma, parti d’Alpha. Adam Ba Konaré, épouse d’Alpha, est la sœur de la belle-mère de Karim Kéïta, le fils d’IBK.
Le verrouillage Ibkiste du pouvoir
L’installation d’Issiaka Sidibé comme deuxième personnalité de l’État est le fruit de tout, sauf du hasard. Elle est encore moins le produit de l’accomplissement politique de l’homme. Il est le régent en cas de pépin. Il est là et fait bien partie de la famille, beau-père national du fiston bien-aimé. Les promotions des autres membres de la famille d’abord : le fiston bien-aimé, les neveux ; le désormais général Oumar Dao, chef d’état-major particulier du président de la République ; le désormais général Moussa Diawara, Directeur de la Sécurité d’État. Quant au beau-frère ministre Hammadoun Konaté, il ne vise qu’à obtenir le maximum de sous possibles et verrouiller au summum toute immixtion extérieure. Le rabotage des sommes jadis allouées aux médias procède de la volonté de limiter les moyens d’action des empêcheurs de tourner rond. Cependant, Alpha, en conformité avec lui-même, c’est-à-dire sournois, rancunier et revanchard, n’a pas dit son dernier mot.
Le forcing d’Alpha
Dans un passé peu lointain, un rapprochement Adéma-Parena avait été tenté. Il a lamentablement échoué. Cette fois-ci, le cacique Dioncounda Traoré a déjà été président, ne serait-ce qu’intérimaire. L’Adéma n’est plus son affaire. Ali Nouhoum Diallo est sans charisme, vieux et finissant. N’ayant pas d’aura, il ne peut s’opposer à rien. Le petit-fils de Gawlou Sidi a démissionné. Il est hors de la Ruche. Tiémoko Sangaré est incapable de réunir des fonds, juste pour un Congrès. Présider aux destinées de l’Adéma, lui-même n’y croit pas.
Ag Ibrahim a couru plus vite que Bolt, en toute dignité, pour rejoindre le prince du jour. Il semble que les élus de Goundam l’ont suivi bêtement. Mme Sy Kadiatou Sow reste la personne apparemment la plus assise politiquement et financièrement de l’Adéma. Il est difficile pour Mme Sy Kadiatou Sow, ex-ministre et protégée d’Alpha, de lui refuser la fusion-acquisition que ce dernier souhaite réaliser entre l’Adéma et le Parena. Puis, de faire de son gendre, Tiébilé Dramé, l’émir de cette nouvelle entité.
Tiébilé, tant décrié dans l’organisation d’un Sommet, aurait dû lui-même exigé un audit sur sa gestion pour couper court à tout. Pouvait-il le faire ? Heureux celui qui le croit. Toutes les sorties de Tiébilé Dramé, sorties appréciables, salutaires et sanitaires pour dénoncer le chantier de Sébénincoro, les surfacturations dans les contrats des équipements militaires, de l’avion, les lenteurs et approximations dans le processus d’Alger, ne visent qu’à donner à l’homme les habits d’homme d’État. Soyons clairs, Tiébilé Dramé n’a rien inventé des affaires ci-dessus mentionnées. Les circonstances lui sont favorables, il en use de bonne guerre. Surtout que Soumaïla Cissé, qui devrait jouer le rôle d’opposant N°1 vu le poids de son parti, semble dormir.
Quant au rapprochement Asma-Adéma, Soumeylou Boubèye Maïga joue sa ruse. En même temps qu’il se dit de la mouvance présidentielle, car après tout, théoriquement, IBK peut rester président encore pendant 8 ans. Il se ménage un avenir autrement. Si Soumeylou Boubèye Maïga reste à l’écart les 8 prochaines années, il deviendra probablement fou. Loin du pouvoir, loin des délices, loin des jouissances !
Son rapprochement avec l’Adéma mettra davantage de pressions sur IBK et lui permettra de revenir très vite aux affaires. IBK voulait l’envoyer aux Nations-unies comme Ambassadeur, dit-on. Mais, là-bas, il n’y a pas de contrats à passer à coût de milliards ; donc, Soumeylou n’en veut pas.
La tragédie dans tout ça pour le Mali, c’est qu’aucune personnalité hautement patriote n’émerge pour le moment. Toutes ces luttes seraient belles si les acteurs avaient souci du Mali. Or, ils ont comme ambitions de trouver encore plus de ressources afin de payer les taxes foncières sur les propriétés bâties de leurs »duplex » des 16ème et 12ème Arrondissements de Paris.
Vivement la fin de ces clans qui ne cherchent qu’à se sucrer éternellement sur le dos du Mali et des Maliens !
Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr
Le Reporter 2015-01-27 16:33:01