Beaucoup d’observateurs ont émis des craintes de voir des conséquences catastrophiques qu’engendrait le retrait de la Côte d’Ivoire jugé comme moteur de l’économie de la région. Sur ce point, M. Cissé qui fait allusion aux efforts que font les autres pays pense que : « Poids lourd ne veut pas dire poids unique ». Avant de reconnaître : « C’est vrai que la Côte d’Ivoire fait plus de 40% du Pib de la zone et que les conséquences sont réels ».
Pour lui, si la crise persiste, les conséquences seront perçues sur le plan financier, la circulation des personnes et des biens avec l’approvisionne des produits à partir de la Côte d’Ivoire. Sur cette dynamique, il a fait remarquer que les Prélèvements communautaires de solidarité qui approvisionnent le budget de l’Uemoa sont assurés à hauteur de 36% par la Côte d’Ivoire et suivi du Sénégal.
A son avis, il faut essayer de « trouver des solutions appropriées pour la Côte d’Ivoire et on peut le faire à partir des pays de la sous région ». Le président de la commission de l’Uemoa pense que la bonne dynamique économique qui prévaut dans la région doit amener à veiller à ce qu’il y ait une stabilité politique. Dans une démarche préventive, il confie que dans le passé, l’union avait fait des études pour imaginer les scenarii les plus catastrophiques sur le plan économique pour la région. Sur la question du changement de gouverneur de la Bceao, il affirme que cette décision a été prise dans le cadre d’un huis clôt total auquel n’ont pris part que les chefs d’Etats et de gouvernement. Une rencontre qui, d’ailleurs, a décidé d’une réunion prévue prochainement pour évaluer les mesures prises suite à la crise ivoirienne. Il pense, par contre, que la mesure prise à Bissau concernant la Bceao est une question de principe « parce qu’on ne peut pas confier la signature à un Etat qu’on n’a pas reconnu ».
Concernant les nominations survenues à la Boad et à la Bceao, M. Cissé avise que ces décisions n’ont rien à voir avec le système de rotation qu’ont brandi certains pays lors des précédentes rencontres. Interpellé sur son cas, il affirme : « Je n’ai pas de problème pour continuer mon mandat si on me demande de prolonger quelques semaines ». Concernant la commission et ses ambitions politiques dans son pays, M. Cissé a précisé : « Je ne quitte pas l’Uema parce que je veux me présenter aux prochaines élections au Mali mais c’est parce que c’est la fin de mon mandat ».
Comme défi à relever par la commission, M. Cissé pense qu’il faut laisser terminer les chantiers en cours et beaucoup communiquer pour davantage amener les populations à accompagner le processus d’intégration. Sur ce point, il s’est réjoui des contrats qui ont été signés dans six pays dont le Sénégal dans le cadre de la lutte contre la crise énergétique.
L’ Indicateur renouveau26/01/2011