Sur la route, et encore plus en milieu urbain, la cohabitation entre usagers est souvent délicate et peut parfois se révéler dangereuse. C’est pourquoi, plus qu’ailleurs, vigilance et respect mutuel doivent être de mise.
« Je ne vous apprends rien quand je vous dis que la circulation est de plus en plus dense chaque année. Avec ce nouveau phénomène, la patience des usagers de la route est, quant à elle, en diminution constante. Et si vous observez attentivement le comportement de ceux-ci, vous découvrez que la courtoisie au volant devient rare. En une seule journée, j’ai failli me faire renverser trois fois par un automobiliste. », explique Moussa Kéita, étudiant à l’université de Bamako. Force est de constater que l’adoption de comportements inadéquats s’explique souvent par la méconnaissance de certaines règles plutôt que par une délinquance délibérée. Tout le monde pense être dans son bon droit, la faute est toujours rejetée sur l’autre, on dirait que tout le monde s’est fait sienne de cette pensée de Sartre « l’enfer c’est les autres ». Pour le Malien lambda, personne ne maitrise la circulation mieux que lui. Surtout les motocyclistes qui pensent bien connaître le Code de la sécurité routière alors que dans les faits ils ignorent dans des proportions non négligeables certaines règles ou prescriptions du Code de la sécurité routière, tel que comment traverser une intersection lorsque le feu piéton autorise les piétons à traverser.
Toutefois, il s’avère que dans certains cas, bien que connaissant la règle, les automobilistes et les motocyclistes ne voient pas la nécessité de la respecter, comme par exemple, s’arrêter complètement à un feu rouge, même si la voie est libre. Le respect de la signalisation, en tant qu’obligation pouvant être sujette à une contravention, n’est pas un comportement intégré chez les usagers de la route. Ce phénomène s’est surtout accru avec l’arrivée des motocycles made in china communément appelé « Jakarta ».
« Tout le problème de la circulation à Bamako se résume au non respect du code de la route et à l’insolence des « Jakarta tigi. On a l’impression que les ruelles de Bamako sont devenues pour eux un circuit de rallye, ils conduisent n’importe comment et se fichent pas mal des autres usagers de la route», témoigne Oumar Kanté, chauffeur de taxi.
Comparé à certains pays de la sous région(le Sénégal, la Mauritanie), le Mali fait figure de quasi champion pour le manque de courtoisie des usagers dans la circulation. A Dakar, les usagers de la route sont beaucoup plus courtois alors que le trafic routier est beaucoup plus dense que celui de Bamako.
A Nouakchott, c’est les charretiers qui sortent du lot pour leur manque de courtoisie dans la circulation. Il n’est pas rare de voir un charretier s’arrêter en pleine circulation pour engager des salamalecs avec un taximan et gare à celui qui osera l’en dissuader.
Les usagers de la route doivent comprendre que la communication et la courtoisie sont la base d’une bonne cohabitation entre eux. Il existe également des petits gestes qui n’ont rien d’obligatoires, mais qui facilitent la cohabitation entre les usagers. Ce sont des petits gestes de courtoisie qui apportent un complément d’information. On peut par exemple indiquer à un piéton, hésitant devant un passage clouté, qu’on a compris son intention et qu’on va lui céder le passage.
Madiassa Kaba Diakité
Le Républicain 07/07/2011