ATT avait condamné l’utilisation des armes contre le pouvoir de Kadhafi et n’avait pas manqué de prôner la solution de dialogue, pour la gestion de la crise libyenne. EN son temps, ATT n’avait pas été entendu ni suivi dans ses raisonnements. A la suite de la mort de Kadhafi et de la chute de son régime, ATT savait très bien que les effets collatéraux de cette crise pouvaient lui coûter très cher. C’est ainsi qu’il profita d’un de ses nombreux déplacements à l’intérieur, notamment à Dioïla, pour évoquer le danger qui lui guettait et qui menaçait en même tant son régime et le Mali tout entier ; à savoir : la rébellion au nord Mali. Sachant bien le danger venir, ATT a reçu les leaders de la rébellion (enturbannés) à Koulouba. Des voix se sont élevées pour décrier les faveurs qui seraient accordées par ATT à ses revenants de la Libye.
La suite est sans commentaire, car la rébellion a repris avec force. A la base de cette nouvelle rébellion, des ex-combattants touaregs qui étaient incorporés dans l’armée libyenne, par le col Kadhafi, pour défendre le pouvoir de celui-ci et qui seraient de retour avec armes et bagages en mains sans être inquiétés.
Deuxième point saillant de la chute du président ATT !
La mauvaise gestion de cette rébellion, qui avait commencé à gagner du terrain face aux soldats de l’armée régulière qui tombaient comme du champignon dans le septentrion. Une débandade totale de l’armée a été constatée dans presque toutes les garnisons militaires implantées dans les régions Nord du pays, notamment à : Tessalit, Kidal, Gao et Tombouctou. Raison évoquée par les fuyards (militaires) de ces garnisons militaires : des replis stratégiques ou tactiques ; le manque d’armements et de munitions pour combattre l’ennemi. A cela, il faudrait ajouter la mauvaise coordination des actions des soldats de l’armée régulière sur le terrain.
Troisième facteur de la chute du président ATT et de son régime !
La grande incertitude quant à la tenue des élections générales : présidentielle et législatives aux dates indiquées. Au vrai sens du mot tout prouvait à suffisance que ces élections ne pouvaient se tenir aux dates échues.
Primo : le fichier électoral n’était pas prêt ;
Secundo : il y avait un grand flou quant à la fiabilité des listes électorales ;
Tertio : le manque de volonté des acteurs politiques à s’asseoir autour de la même table avec président de la république pour échanger, discuter et trouver des voies et moyens pour une éventuelle sortie de crise et un report probable des élections générales.
On peut, ne pas le considérer, comme un facteur prépondérant dans la chute du régime du Président ATT, mais, nous devrions nous y pencher un peu.
Le Pétrole malien : « Le fait de donner la prospection du pétrole dans la partie septentrionale du pays (bassin de Taoudenni) ; à des firmes australiennes au détriment des firmes françaises et américaines, ATT aurait commis une grosse erreur. Une erreur, qu’il minimisait pourtant. Alors qu’en réalité, le Pétrole constitue de nos jours, un élément (à la fois important et dangereux pour l’humanité). Il est devenu un élément qui compte beaucoup dans les relations entre pays qui le produisent et les grandes puissances occidentales. Faut-il souligner, que l’une des raisons de cette nouvelle rébellion au septentrion malien, peut avoir comme fondement, la découverte probable du pétrole à Taoudenni ? Nous osons le croire.
Car, dans les coulisses, il s’avérait que les rebelles touaregs sembleraient avoir à l’esprit que le pétrole de Taoudenni ne tardera plus à sortir des trous. Alors, si c’est le cas, il y a lieu de se méfier et de poser mille et une questions, quant à la suite à donner à la rébellion. Dans ce cas, nul ne doute que le risque d’enlisement et d’embrasement de la zone en proie à toutes sortes d’exactions semble trop grand. Que Dieu sauve le Mali. Amen !
Autre fait pouvant être considéré comme un des facteurs ayant précipité la chute du régime d’ATT ; la division qui règne au sein de la classe politique.
Une classe politique qui n’avait plus confiance en son président « ATT », surtout en rapport avec la tenue des élections aux dates échues. Parlant des doutes sur la tenue aux indiquées de ces élections, des voix s’étaient déjà levées pour annoncer un coup d’Etat contre lui, au cas si ces scrutins électoraux ne se tenaient pas aux dates prévues et aussi, que si ATT ne partait de la présidence de la république, le 8 juin prochain.
Autres faits marquants, qui pourraient certainement être considérés comme des facteurs ayant précipités la chute du président la gestion unilatérale des affaires de l’Etat durant sa seconde mandature.
Egalement, il lui était reproché à ATT, (même si c’était dans les coulisses) d’avoir privilégié ses proches aux postes de responsabilité dans les hautes sphères de l’Etat. Il en serait de même, pour les conseillers qui lui entouraient à Koulouba et les nominations au sein des ambassades et consulats du Mali à l’étranger. Mais qu’à cela ne tienne, le coup d’Etat contre lui le 22 mars dernier ne pouvait s’expliquer autrement. Car, nul ne doute, qu’il est et demeure le père de la démocratie malienne, pour avoir libérer le pays de l’emprise du régime dictatorial du Général Moussa Traoré, le 26 mars 1991. Les maliens doivent du respect à ATT, pour le seul fait, qu’il a laissé le pouvoir sans tambour ni tam-tam à un régime démocratique le 8 juin 1992. En Afrique, il est l’unique chef d’Etat à avoir fait un tel geste. Egalement les actions de développement qu’il a réalisées durant ses deux mandats sont à saluées. Mais en la matière, on ne peut pas…
Par Zhao Ahmed A. Bamba
Le Coq 13/04/2012