Choix d’un premier ministre de Transition: Quatre noms, un favori


Après l’investiture du président intérimaire, Pr. Dioncounda Traoré, hier jeudi 12 avril 2012 au CICB, c’est le brainstorming stratégique autour de la personne appelée à assurer les fonctions de Premier ministre de la transition devant avoir les pleins pouvoirs comme stipulé dans l’accord-cadre signé le 6 avril dernier entre la Cédéao et le CNRDRE. Le Premier ministre dont il est question aura comme lourdes tâches de gérer la rébellion contre le Mali des bandits armés, salafistes et autres narcotrafiquants qui écument la partie septentrionale de notre pays ; organiser les élections présidentielle et législatives transparentes et crédibles, à l’aide d’un fichier consensuel.

C’est dire combien les défis qui attendent le PM de la transition sont vraiment énormes. C’est pourquoi son choix doit répondre à des critères rigoureux.

Cet oiseau rare que le Mali cherche présentement doit être un technocrate ayant une grande capacité managériale, doté d’une riche expérience nationale et internationale et être un homme de poigne. Beaucoup de noms sont cités comme : Cheick Modibo Diarra, Soumana Sako, Michel Sidibé et Hamed Sow. On dit que Cheick Modibo Diarra serait en bons termes avec les Etats-Unis d’Amérique, son pays adoptif, et que les USA seraient même prêts, sur recommandation de l’astrophysicien, de nous venir en aide dans la gestion de la crise qui secoue le Nord-Mali.  Une thèse qui a du mal à convaincre tout le monde. Un expert politique de notre pays, sous le couvert de l’anonymat, explique que l’opinion  américaine est aujourd’hui réticente à l’envoi de ses soldats dans un autre foyer de guerre après celles d’Irak et d’Afghanistan ayant sérieusement malmené le pays de l’Oncle Sam. L’expert voit mal les Etats-Unis financer une guerre au Mali avec ces temps qui courent et en cette année électorale. Il pense qu’il vaut mieux d’abandonner la piste Cheick Modibo Diarra. Il en recommande de même pour Michel Sidibé qui, selon lui, n’a visiblement pas d’expérience nationale et n’est pas aussi au parfum des dossiers nationaux comme celui de la crise au Nord-Mali.

Parlant du Dr. Soumana Sako, notre interlocuteur reconnait qu’il a l’expérience de l’administration d’Etat pour avoir été ministre au temps Moussa Traoré et dirigé la primature lors de la transition de 1991. Cependant il pense que son point faible serait le fait qu’il ne soit pas forcement un fédérateur, un conciliateur  qui puisse rassembler les Maliens en cette période où l’unité nationale est mise à rudes épreuves. Notre analyste politique doute des capacités fédératrices de Zou à ménager les pros et anti-putsch et craint qu’une telle équation difficile n’entraine une autre crise.

Et Hamed Sow ?

En ce qui concerne Hamed Sow, notre interlocuteur pense que l’homme a un background, un profil adéquat qui peuvent faire de lui un des meilleurs ‘‘Premiers ministrables’’ pour cette transition. Plusieurs autres sources convergent sur une forte éventualité de voir Hamed Sow arrivé à la Primature et l’homme serait sur les tablettes  du Pr. Dioncounda Traoré, fraîchement investi président par intérim hier, du CNRDRE, de même que le médiateur burkinabé. Son choix sera utile au Mali en besoin de financements pour sa relance de la croissance économique. Auteur du Programme pour le développement économique et social (PDES) ; ministre des Mines de l’Energie et de l’Eau du Mali et ex-directeur du Centre pour le développement de l’entreprise (CDE-Institution du groupe des Etats ACP et l’UE d’avril 1992 à août 2007 où il a été entièrement blanchi des accusations de malversations ), il est le PDG de AMIC-Invest, une société d’investissement basée à Dubai, avec des filiales au Mali, à Hong Kong, au Luxembourg et à Beijing sans oublier ses contacts avec plusieurs cabinets d’économie en France.

De par ses nombreuses publications,  il a déjà prouvé qu’il possède des ressources nécessaires à la gestion de la crise au nord.

Abdoulaye Diakité

L’Indicateur Du Renouveau 13/04/2012