Cent jours de gestion des affaires publiques d’une république, c’est peu, mais ils permettent de voir une traçabilité des grandes lignes afin de se projeter pour l’avenir.
C’est à cet exercice courageux, délicat et sublime que s’est adonné le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, qui, de plus en plus, commence à convaincre et avoir la confiance des Maliens. Le PM a répondu, avec aisance, maîtrise et connaissance des dossiers, aux questions qui lui ont été posées.
Les assises nationales de la refondation du nouveau Mali seront inclusives comme assigné par le président Assimi Goïta, selon Choguel. Cela veut dire en terme clair, selon le chef du gouvernement, de n’exclure personne des débats, que tous les Maliens sont égaux devant une assise.
« Je suis en train de me battre pour que toutes les couches sociales soient représentées.
Je me déplace en personne pour aller chez des cadres de l’ancien régime encore réticents pour leur adhésion au projet » a indiqué Monsieur Maïga. Mais à l’impossible nul n’est tenu.
Concernant la question relative à la délinquance financière, le chef de l’Exécutif n’est pas allé avec le dos de la cuillère car il entend lutter contre la corruption.
C’est également le vœu exprimé par le président de la Transition le Colonel Assimi Goïta pour qui « il faut combattre la corruption et les détournements de fonds ».
C’est le même « langage qu’on retrouve chez le procureur » a martelé notre interlocuteur qui a fait savoir que le gouvernement n’est pas un Exécutant et ne fait que constater.
Avant de dire que les audits sont partout dont entre autres l’Assemblée nationale, les départements ministériels, le PMU, l’AGEFAU…
Et d’ajouter qu’en cas d’irrégularités, c’est la justice qui est responsable de la mise en accusation. Êtes-vous à l’origine des arrestations ?
A cette interrogation, Choguel a cité le président Assimi lequel a fustigé, selon lui, lors du dernier conseil des ministres que « la lutte contre la corruption sera sans état d’âme, qu’il ne protégera personne, qu’il n’intercédera pas auprès des instances judiciaires en faveur de qui que ce soit quand quelqu’un d’entre eux sera impliqué dans des manifestations financières ».
C’est pourquoi d’ailleurs il a révélé que Goïta leur a invité à bien gérer les ressources de l’État. Et que ce n’est pas lui Choguel en tant que PM qui a une responsabilité dans ce sens. Je ne suis pas bien placé pour le dire puisque c’est des questions qui relèvent de la justice, mais je les réponds parce que nous sommes dans une période particulière.
Et ta nomination ?
Il y a eu beaucoup de pression autour de ma nomination. Assimi aurait pu changer d’avis, mais il a tenu bon en homme responsable. C’est pourquoi je dois mériter la confiance PLACÉE en moi.
Je souhaite que la fin de la Transition se passe en bonne intelligence et dans les meilleures conditions.
Quant aux relations avec le président, le PM a asséné qu’il le consulte régulièrement.
« C’est lui le chef de l’État, je me conforme à ses instructions tout en lui donnant aussi conseil en apportant mes expertises.
Je me souviens qu’il a dit à un émissaire de la CEDEAO qu’il n’est pas là pour perdurer au pouvoir.
Nous travaillons dans la collaboration et la compréhension mutuelle totale, je demande au peuple malien de nous soutenir pour notre mieux-être. Nous travaillons pour éviter les erreurs du passé.
AssimiGoïta m’a assigné de travailler dans l’unité.
Je veux qu’au terme de la Transition, que la sécurité soit assurée, que les élections se tiennent dans la régularité et la transparence, que le Mali s’en sorte mieux, qu’il y ait entente entre les populations, que notre souveraineté s’affirme » a insisté Choguel.
Qui a invité les partis politiques, les religieux, les associations, la société civile à se mobiliser pour un Mali uni dans la paix, la collégialité, la cordialité et le dévouement patriotique, pour le bonheur de notre peuple.
Pour son implication dans la gestion de l’AMRTP, dossier dans lequel il est incriminé, Choguel a conclu : « Je n’ai détourné aucun sous.
Des contrôleurs m’ont audité, ils n’ont constaté rien d’illégal ou d’irrégulier ».
Dans ses réponses, le Premier ministre a prouvé sa sincérité et sa disponibilité, son attachement pour sa patrie et surtout son désir de voir les Maliens vivre, ensemble, en paix et en bien-être. Sur sa vision, il a changé.
Il semble aussi certain qu’Assimi Goïta l’a façonné.
De bon augure pour le nouveau Mali en gestation.
Rassemblés par Oumar Ouattara
SOURCE: Le Matinal