Conjointement organisée par l’Agence Nationale d’Assistance Médicale (ANAM) et le Rotary Club de Bamako, l’opération «150 sourires au Mali» a mobilisé une équipe de 23 spécialistes de trois nationalités, venue des Etats-Unis et de l’Europe. Elle vise à redonner le sourire, un vrai sourire, aux enfants atteints de ces maladies venus des coins les plus reculés de notre pays et même, pour certains, de l’étranger.
Durant une semaine, les chirurgiens ont, au total, opéré plus de 80 cas sur une prévision de 150. Maladies congénitales, les fentes labiales (bec de lièvre) et palatines sont des malformations de la région oro-faciale (face et bouche). En Afrique noire, leur incidence est de 1 sur 2000 naissances vivantes. Le garçon est le plus touché. Au Mali, il n’y a pas de données statistiques disponibles, mais tout porte à croire qu’elles sont fréquentes.
Des centaines de cas sont opérés chaque année et, vu les prédispositions génétiques, il faut s’attendre à de nouveaux cas, selon les spécialistes. En effet un enfant issu d’une famille dont le père et / ou la mère ont présenté cette anomalie a 25% de risques d’être atteint. Des facteurs environnementaux sont aussi incriminés. C’est le cas par exemple d’une mère épileptique ou consommant certaines drogues (stéroïdes, diazépam, phénytoïne) au cours de la grossesse.
Justifiant le choix de l’hôpital du Luxembourg Mère Enfant, Oumar Touré, le représentant du Rotary Club de Bamako a soutenu que ce centre hospitalier offrait un cadre propice. Il a en outre réitéré l’engagement du Rotary Club à venir en aide aux personnes démunies. Quant à la Directrice Générale de l’ANAM, Mme Zouré Fadimata Maïga, elle a expliqué les missions assignées à sa structure, avant de rappeler les motivations du gouvernement, la solidarité nationale au profit des couches les plus vulnérables, sans contribution aucune de la part des bénéficiaires. Pour sa part, le chef de la délégation médicale, le Dr Sibrand Chepez, n’a pas manqué de souligner la satisfaction de son équipe devant l’enthousiasme suscité par l’opération. Il a déclaré que les cas non pris en compte par la présente mission le seront, soit au cours d’une autre mission, soit par les médecins maliens qu’ils vont former durant leur séjour dans notre pays.
Yaya Samaké
22 Septembre 05/03/2012
