Le sucre, composante essentielle de notre alimentation après le mil et le riz, est passé ces quatre dernières années de 400 F CFA à 550 F CFA le kilo. Des importateurs GDCM, Société Draméra et Petit Barou continuent de flouer l’Etat et les consommateurs.
En 2011, le sac de 50 kilos de sucre était cédé aux commerçants à 22 000 F CFA. Les consommateurs achetaient le kilo à la boutique 425 F CFA. En 2012, il a été porté à 23 000 F CFA. Depuis 2014, il est à 25 500 F CFA. Le kilo est vendu à 550 F CFA.
Selon des commerçants, cette situation s’explique par la crise du sucre notamment les effets collatéraux des intempéries naturelles au Brésil frappé par des inondations sans précédent et en Inde, gros exportateur de sucre, devenue par la force des choses importatrice avec l’achat de millions de tonnes sur le marché mondial.
Pour faire face à cette montée vertigineuse du prix du sucre, l’Etat, sur la base d’un accord signé avec Sukala-SA, a ouvert le secteur aux opérateurs économiques importateurs de sucre du Mali, notamment la société Lobo Draméra, Petit Barou, GDCM et autres. L’objectif était de couvrir un besoin estimé à 40 000 tonnes.
Malgré cette ouverture, qui brise le monopole de fait de GGB de Bakoré Sylla, les consommateurs maliens restent Gros Jean comme devant. Le prix du sucre n’est pas à leur portée. « L’initiative du gouvernement n’a pas permis d’équilibrer le prix à travers tout le pays. Le gouvernement a trop ouvert les vannes aux importateurs. Ce qui nous fait souffrir le martyre », dénonce Amadou Maïga, un commerçant détaillant au Grand marché.
Selon lui, les opérateurs économiques qui monopolisent le secteur ne peuvent pas approvisionner correctement le Mali en sucre et à bon prix. « Certes, la détermination peut être là, mais les capacités financières pour faire face à la hausse mondiale sont insuffisantes… »
Pour Oumar Sidibé, certainement avec les fluctuations de la bourse, ils ne sont pas à mesure de maitriser les prix. « Les commerçants qui maîtrisent le circuit sont exclus. Et nous les détaillants sont accusés à longueur de journée. Avec la cherté de la vie, il urge, pour l’Etat, de prendre ses responsabilités pour contrôler le circuit d’importation des produits de première nécessité, notamment le sucre », souligne Oumar Sidibé, un commerçant détaillant à Sogoniko.
L’initiative du gouvernement de libéraliser le secteur est certes salutaire, mais le processus adopté devra être suivi par des mesures.
Le consommateur malien est nostalgique du temps où le PDG de GGB, Bakoré Sylla, sortait sur le petit écran pour annoncer le prix du sucre sur toute l’étendue du territoire. Malgré, ce monopole de fait qui existait au Mali, les commerçants avaient réussi à maitriser le marché.
Bréhima Sogoba