Du 7 au 8 mai 2016, s’est tenu au Centre international de conférence de Bamako le 2ème congrès ordinaire de l’Union nationale de la jeunesse musulmane du Mali (UJMMA) couplé, cette année, avec le 3ème forum de la jeunesse musulmane sous le thème : «Islam au Mali : défis et perspectives». L’occasion a été saisie par le guide spirituel des Ansars, Chérif Ousmane Madane Haïdara de réaffirmer sa position face au Jihad. « Le type d’Islam que nous connaissons ne tue pas. L’islam est contre le massacre du prochain et nous allons continuer à sensibiliser les musulmans en ce sens», a dit le chérif avant d’attirer l’attention du public sur une autre menace qui guette la religion musulmane au Mali. Celle de la perte de l’estime placée aux leaders religieux du pays. Selon le chérif, certains leaders religieux sont sur une pente dangereuse qui risque de les décrédibiliser auprès des politiques et de la population.
Après avoir contribué à décourager le départ des jeunes musulmans vers les organisations terroristes pendant l’occupation Jihadiste au Mali à travers des séances de sensibilisation, l’Union nationale de la jeunesse musulmane du Mali (UJMMA) veut, maintenant, attaquer le mal à la racine. Pour ce faire, l’association musulmane s’est lancée, courageusement lors de son 2ème congrès ordinaire couplé avec le 3ème forum de la jeunesse musulmane tenu les 7 et 8 mai 2016 au CICB, dans une démarche d’autocritique avec comme thème principal : «Islam au Mali : défis et perspectives». La cérémonie d’ouverture des travaux s’est déroulée, le samedi 7 mai 2016, en présence du ministre du Culte et des affaires religieuses, Thierno Oumar Hass Diallo, du président du Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali, Chérif Ousmane Madani Haïdara, du représentant du président du Haut conseil islamique du Mali, Cheick Dramé, des délégués de l’union venus de tous les cercles du pays et des représentants de la communauté chrétienne du Mali. Au cours de cette rencontre de deux jours, les congressistes ont, entre autres, abordé les questions relatives à la sécurité du pays, l’employabilité des arabophones, le rôle de la femme dans la société et dans l’Islam et la réconciliation nationale, la lutte contre le terrorisme, le renouvellement des instances dirigeantes de l’UJMMA et l’importance de la tolérance religieuse. Selon le représentant de la communauté chrétienne du Mali, Jacob Jean Victor, une telle rencontre mérite toute sa raison d’être. « C’est la manifestation de la réconciliation nationale au Mali. J’invite les autorités politiques du pays à encourager de telles initiatives pour préserver la cohésion nationale. Car au-delà de la religion, nous avons en commun le Mali, notre pays que nous devons préserver», a rappelé le représentant de la communauté chrétienne du Mali. Même constat pour le président du Conseil national de la jeunesse, Mohamed Salia Touré qui voit dans ce forum, la volonté réelle de l’UJMMA à jouer toute sa partition dans l’édification du Mali. Et à l’en croire, son premier combat doit être celui de la lutte contre les forces obscurantistes. Car, explique-t-il, le radicalisme veut tuer Dieu en tuant la volonté de Dieu qui a créé la différence et la diversité.
Prenant la parole, le guide spirituel des Ansars et président du groupement des leaders spirituels du Mali, Chérif Ousmane Madane Haïdara a, encore, réaffirmé sa position face au Jihad. « L’islam est contre le massacre du prochain », a dit le chérif avant de dire que les défis à révéler pour un islam pacifique et crédible sont énormes. Car, à l’en croire, le comportement de certains leaders religieux ne facilitent pas aujourd’hui l’atteinte de cet objectif. « Quand les leaders religieux sur qui, tout le monde, fondent leur espoir glissent sur le terrain politique, le pire est à craindre. S’ils en ont le droit comme tout citoyen malien, ils doivent d’abord se débarrasser de leurs habits de leaders religieux avant de se lancer dans les activités politiques au risque de perdre l’estime des politiques et des populations. La politique et le leadership religieux ne sont pas à mélanger. Le leadership religieux ne rime pas avec la politique. Et si l’on ne fait pas attention le Mali risque de tomber et ne plus se relever », a décrié le guide spirituel des Ansars. Une vision du chérif partagé par le ministre du Culte et des Affaires religieuses qui ajoute qu’il est tout à fait normal que le leader religieux puisse dire son avis sur la gestion du pays. Mais, explique-t-il, il est décent qu’ils jouent un rôle de veille et non un rôle d’acteur pour la bonne marche du pays.
Youssouf Z KEITA
Source:Le Republicain.
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