Ensemble, les pays africains peuvent être forts et gagner des batailles. Cette unité est aussi valable pour l’Afrique si elle veut tirer profit de la diplomatie économique, selon l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise, Dr Cheikh Tidiane Gadio.
A l’heure où la diplomatie économique est de plus en plus utilisée dans le monde, seule l’unité peut permettre aux pays africains d’en tirer profit. C’est d’ailleurs la conviction de l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio. L’ancien chef de la diplomatie sénégalaise, sous Abdoulaye Wade, s’exprimait sur le thème : « L’Afrique face au défi de la diplomatie économique », à l’occasion des vendredis de Supdeco.
« Si chaque pays africain veut développer sa propre stratégie de diplomatie économique, le résultat ne sera jamais fameux. Il faut que l’Afrique parle d’une même voix pour influencer dans le monde », a souligné le Dr Cheikh Tidiane Gadio, ajoutant que depuis 1963, l’Afrique continue de fonctionner avec un « faux paradigme ». Chacun des pays espère trouver une solution en travaillant seul, ce qui est, aux yeux du Dr Gadio, « une persistance dans l’erreur » et une « compétition ruineuse » des pays africains. Les plans définis jusque là pour fouetter l’économie africaine n’ont guère abouti, pour la plupart.
Et Cheikh Tidiane Gadio énumère, le Plan de Lagos défini dans les années 1980 ; le Traité d’Abuja qui avait comme objectif de créer un marché commun en 2009. Il en est ainsi des objectifs fixés dans le Nepad qui tardent à se matérialiser. Et pourtant, relève le Dr Gadio, les ressources naturelles et minières africaines ne sont disponibles nulle part ailleurs.
Il a donné l’exemple des pays comme le Gabon, la Rdc et le Congo dont les ressources naturelles sont estimées à 33.000 milliards de dollars, soit plus que les ressources cumulées des Etats-Unis, de l’Inde et de la Chine évaluées à 32.000 milliards de dollars.
Outre, les ressources, la diaspora africaine constitue « un atout majeur » sur lequel, les Africains peuvent profiter. Il en est de même aussi de la population africaine caractérisée par sa jeunesse. Il s’agit donc d’atouts importants que les Africains peuvent exploiter.
Seulement, estime le conférencier, il faut que l’Afrique se dote d’une vision et d’une stratégie commune pour tirer profit de ses innombrables ressources. Mais pour Cheikh Tidiane Gadio, l’Afrique a grandement besoin d’un leadership. Un leadership capable de faire face aux nombreux défis économiques, sociales et surtout sécuritaires qui guettent la plupart des pays africains dans ce contexte de terrorisme violent.
Maguette NDON