Estimés à plus de 4 millions, les Maliens de la diaspora jouent un rôle inestimable dans le développement de notre pays. Dans certains cercles par exemple, ils supplantent carrément l’Etat dans la construction d’infrastructures sociales de base. Leur apport en argent liquide est estimé à plus de 400 milliards de FCFA par an. Malgré ces efforts, ils sont, de retour au bercail, la cible de certains agents véreux de l’Etat qui excellent dans des mesquineries et autres tracasseries en tout genre.
Pour endiguer ce phénomène, le ministère des Maliens de l’Extérieur a décidé de prendre le taureau par les cornes. Il va bientôt former un service rattaché au niveau de la Délégation générale des Maliens de l’extérieur avec des antennes à tous les postes frontières du Mali pour qu’à leur entrée sur le territoire Malien, en plus des contrôles administratifs, techniques et de santé qu’il y ait quelqu’un pour dire à ces compatriotes que ce qui n’est pas dû ne doit pas être fait.
Pour permettre aux services régionaux de s’imprégner du contenu de cette nouvelle dynamique consacrée par l’ordonnance N°36 de décembre 2016, ledit département a tenu une réunion de concertation sur les antennes d’accueil et d’orientation des Maliens de l’extérieur dans les aéroports, gares routières et ferroviaires et dans les services centraux. Cette journée d’information et de sensibilisation a été organisée, dans les locaux du ministère des Maliens de l’extérieur, le jeudi 11 mars 2016.
Présidée par Cheicknè Détéba Kamissoko, cette journée a été mise à profit pour expliquer, de fond en comble, l’intérêt de ces antennes. Occasion pour le Secrétaire général du département de fustiger certaines pratiques dont nos compatriotes, de retour au bercail, font l’objet comme le fait de dénier à un Malien qui vient de l’extérieur la qualité du document d’identité à sa carte d’identité consulaire.
Ainsi, pour l’ancien ministre, Cheicknè Détéba Kamissoko, «il est donné à chacun de constater que ce sont des gens qui sont souvent harcelés comme des gibiers. Ce sont là des attitudes qui ne sont pas pardonnables. Donc, les consignes de respect et de considération de nos forces de sécurité ne suffisent pas. Nous avons estimé qu’il faille former un service rattaché au niveau de la Délégation générale des Maliens de l’extérieur qui aura des antennes à tous les postes frontières.
Notre vœu est de créer des antennes à tous les postes frontières du Mali pour qu’à leur entrée sur le territoire Malien, en plus des contrôles administratifs, techniques et de santé qu’il y ait quelqu’un pour leur dire que ce qui n’est pas dû ne doit pas être fait» a déclaré avec force le Secrétaire général. Réagissant sur la valeur juridique de la carte consulaire, Cheiknè Détéba Kamissoko a précisé que cette carte est délivrée par l’ambassade ou le consulat du Mali à l’étranger. Il trouve «incongru quand les autorités maliennes disent que ce document n’a pas de valeur à l’intérieur du Mali ».
Il faut souligner que les antennes, dont il est question, auront pour objet d’être présentes et de dire aux différents services de bien faire leur travail mais n’aller pas au-delà. Toute chose qui ne voudrait pas dire que ces antennes vont défendre les Maliens de l’extérieur dans le tort. Elles devront aussi faire comprendre à ces Maliens leurs obligations vis-à-vis de l’Etat s’il y a lieu. En somme, une forme d’orientation qui va également porter sur les activités que nos compatriotes de retour au pays envisagent de mener au Mali.
Yaya Samaké