En effet, il nous est revenu qu’au cours de l’audience que le Premier ministre a accordée, le lundi 7 mai dernier, au Collectif des élus du Nord, venus lui demander de saisir la CEDEAO pour libérer les territoires tombés entre les mains criminelles du MNLA et d’Ançardine, Cheick Modibo Diarra a clairement fait savoir que: «nous ne voulons pas de la CEDEAO au Nord».
Il a justifié cette position d’abord par le fait que les milliards de FCFA nécessaires à l’intervention de la CEDEAO seront déboursés par le Mali et qu’il va donc falloir que les fonctionnaires renoncent à deux mois de salaire, ce qui n’est pas faisable. Ensuite, il dira à ses hôtes du jour que la venue de la CEDEAO posera des problèmes, parce que ses militaires procèderont à des écarts de comportement, dont éventuellement des viols. Pour terminer, il dira qu’il a besoin de 300 militaires maliens seulement pour libérer le nord du Mali et qu’il prendra bientôt des dispositions pour le faire.
Manifestement, Cheick Modibo Diarra ignore tout du fonctionnement de la CEDEAO et épouse ainsi la position du Capitaine Sanogo. Cette instance exécutive communautaire a un budget à cet effet, lequel est soutenu par des partenaires financiers, notamment l’Union européenne. Le Mali ne paiera rien en termes d’argent pour la CEDEAO, en dehors de ses cotisations statutaires.
Deuxièmement, Cheick Modibo Diarra ignore t-il que les groupes criminels violent en ce moment des femmes et en contraignent certaines à des mariages à délai limité, une manière de légaliser, religieusement parlant, le viol?
Troisièmement, ne sait-il pas qu’il y avait des milliers de militaires maliens au Nord, lesquels ont abandonné le combat, en plein jour, au nom de replis tactiques quand ils n’étaient pas stratégiques?.Le savant de la Nasa devrait mieux s’informer avant de se prononcer sur des questions qu’il ne maitrise pas. Chef de gouvernement qu’on soit, on ne doit pas se gêner pour poser des questions sur ce qu’on ignore
Il faut dire, en définitive, que le Premier ministre joue avec l’avenir du Mali en général et celui du Nord de notre pays en particulier. Il doit donc revoir ces propos, se remettre en cause et rectifier rapidement le tir, au bénéfice des populations du Nord, qui n’attendent que de bouter leurs envahisseurs de notre territoire.
Chahana Takiou
Le 22 Septembre 17/05/2012