De plus en plus réduits à un rôle protocolaire voire à une exploitation politique de leur image pour des besoins populistes, les chefs coutumiers et traditionnels étaient à l’honneur mardi 6 juillet 2021 dans un rôle plus honorable.
En effet, le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes a rencontré la semaine dernière les leaders communautaires, les légitimités traditionnelles et autres responsables des structures et associations œuvrant pour la défense et la promotion de nos valeurs sociétales.
Le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, Dr Mahamadou Koné, a rencontré les leaders communautaires, les légitimités traditionnelles et autres responsables des structures et associations œuvrant pour la défense et la promotion de nos valeurs sociétales mardi dernier (6 juillet 2021).
Les Familles fondatrices de Bamako (Niaré, Dravé et Touré), les chefs de quartiers de Bamako, les chefs de tribus et fractions nomades, le Conseil des Familles Diarra du Mali et de la Diaspora, Gina Dogon, la Fédération nationale des chasseurs du Mali, l’Association culturelle N’Ko, Joko ni Maya…
La liste de tous ceux qui ont répondu à cette invitation n’est pas exhaustive.
Et les chefferies ou les légitimités traditionnelles ont toutes salué cette initiative qu’elles considèrent à juste titre comme «la reconnaissance» de leur place et de leur rôle à travers «la prise en compte des coutumes dans la nouvelle architecture gouvernementale».
Cette rencontre est une première dans le pays, après 60 années d’indépendance du Mali, ont-elles souligné avec force et en déplorant leur «mise à l’écart» par le pouvoir d’Etat aux profit de nouvelles autorités politiques et administratives «plutôt enclines au commandement qu’à l’accompagnement des populations pour le développement local, régional et national» voire du progrès économique, social et culturel au profit de la collectivité.
Cependant, «mieux vaut tard que jamais», ont-elles indiqué en chœur en apportant leur soutien et leur accompagnement au ministre de Tutelle.
Et elles ont naturellement souhaité que cette première rencontre soit «le début d’un processus de collaboration intelligente entre les chefs coutumiers et le pouvoir d’Etat au bénéfice exclusif des populations».
«Vous méritez amplement le respect et la considération pour la place que vous occupez et le rôle que vous jouez dans notre société et dans vos localités respectives… Vous jouissez de la légitimité authentique auprès des populations respectives pour ce faire», a reconnu le ministre Mahamadou Koné.
«Vous serez respectés parce que vous êtes le pilier de ce pays», a-t-il promis en réfutant la caractérisation du Mali en nord, sud, est, ouest, Centre… «Partout au Mali, il n’y a que des Maliens tout court… Vous êtes la stabilité même du Mali…», a clarifié Dr Koné. Et de déplorer que «tout le monde respecte ses chefs traditionnels, sauf le Mali».
«On vous a ignorés et le Mali aussi a été ignoré», a déploré le ministre Koné en enfonçant le clou.
«Le fait d’ajouter les coutumes aux affaires religieuses et au culte est un signal très fort des plus hautes autorités de la Transition pour rectifier le tir en restaurant le respect et la considération auxquels vous avez droit à plus d’un titre», a-t-il expliqué à ses illustres visiteurs.
Aussi, a-t-il annoncé la tenue prochaine des «Journées de réflexion sur les légitimités traditionnelles et coutumières».
Et peu importe le vocable utilisé pour l’occasion, le consensus devant porter sur l’essentiel : le respect et la considération dus aux chefs coutumiers et traditionnels.
Et naturellement que les chefferies ou les légitimités traditionnelles ont retrouvé leurs vestibules, Toguna… réconfortées par cette marque de reconnaissance inattendue à leur égard.
Kader Toé
Avec la CCOM/MARCC