Comme en témoigne ce récit d’un habitant de Tombouctou. « Une femme mariée à un homme, recevait un nouvel homme dans son lit chaque soir au point qu’elle était obligée de fuir le foyer conjugal ». Bref une situation de négation complète des droits humains fondamentaux. Aussi l’urgence de faire revenir les services sociaux de base apparaissait. Par ailleurs, les participants ont senti l’intérêt de l’intégration nationale, de l’entente entre fils et filles de ce pays, ce qui passe nécessairement par une réconciliation des communautés. Ils ont à la fin mis l’accent sur la gouvernance, l’équité, la responsabilité des pouvoirs publics, de l’élite politique qui sont à corriger. Même si les positions sont partagées quand à un éventuel recours à la force, certains prônant le dialogue, tous sont unanimes qu’il faille aller à la guerre au cas où la négociation n’arrivait pas à bout de l’ennemi.
Le représentant spécial de la Cédéao au Mali, Abdou Touré a ténu à faire trois mises au point au moment de la cérémonie de clôture. D’abord que l’organisation sous-régionale n’est pas une machine de guerre, mais créée pour promouvoir l’intégration économique, sociale et culturelle ; la démocratie, la bonne gouvernance, la paix et la sécurité. « Parce que le Mali est dans une position de bénéficier de la solidarité des pays membres de la Cédéao, il s’agit d’une obligation morale de venir à son secours, un droit légitime pour les Maliens de se sentir entourés, la logique de l’obligation de solidarité et le devoir de mutualisation de nos forces ». Ensuite, que la Cédéao ne discute pas entre le choix du dialogue et de la guerre en matière de crise. « Le dialogue est essentiel et s’impose de par son caractère permanent, à condition de savoir ce que l’on veut en faire ». Et de dire qu’il y a une situation d’insatisfaction généralisée aux conséquences extrêmement graves. Pour lui, s’agissant de crise politique, le débat peut être envisagé. Par contre il y a des gens avec qui le dialogue n’est pas possible. Et si par miracle le dialogue peut les amener à la raison la Cédéao va le faire. Enfin la condition essentielle de sortie de crise est « d’éviter de rester dans la diversion, d’envisager une gestion stratégique de la crise, et d’assurer un leadership unifié ».Les recommandations qui seront finalisées ce vendredi seront restituées au niveau des régions. La cérémonie a pris fin par des prières de l’iman Cherif Ousmane Madani Haidara en faveur de la paix.
Binta Gadiaga
Le Renouveau 05/10/2012