Ce modèle de production intensive est basé sur des importations de soja. Ce soja a fait des milliers de kilomètres pour arriver au Danemark, cette culture a poussée sur des terres du sud d’où les populations ont été expulsées et les forêts détruites, avec d’énormes quantités d’engrais, de pesticides et d’herbicides qui ne peuvent être nettoyées. Cela fait partie d’un système transnational de production et de distribution qui a utilisé les ressources du monde à un taux jamais égale afin de générer d’immenses fortunes pour une minuscule minorité.
Depuis des années, cette philosophie a régit l’agriculture au Danemark, le résultat en est une concentration de la terre sans précédent, une industrialisation de la production et une production clairement dirigée vers l’exportation. Ce processus a eu des conséquences désastreuses pour les paysans danois. Il a détruit les communautés rurales danoises et pollue et dégradé l’environnement.
En plus, elle réchauffe la terre, détruit les moyens d’existences des populations et supprime le modèle d’agriculture paysanne qui offre les vraies solutions aux réchauffements climatiques.
Une production paysanne durable et la souveraineté alimentaire qui, ne sont pas gourmandes en combustibles fossiles, peuvent refroidir la planète, protéger la biodiversité et relocaliser la production et la consommation, réduisant les transports et la consommation d’énergie.
Aussi, dans les régions d’Afrique, le développement d’exploitations forestières industrielles (pour du bois, papiers…) par les grandes firmes multinationales, a exproprié les peuples indigènes de leurs forêts. Ces compagnies privées ont abattu les forêts jusqu’à épuisement. Ces compagnies laissent généralement derrière eux, une région complètement dévastée.
On peut donc en déduire qu’en prenant en compte la production, la transformation et le transport, la chaine alimentaire au sens large pourrait être tenue responsable de la moitié des émissions de gaz à effet de serre.
C’est pourquoi, la Via Campesina estime qu’il est temps de relocaliser la production alimentaire, d’en finir avec les grandes exploitations agricoles gourmandes en combustibles fossiles, de rendre la terre aux paysans(nes) et de mettre en place la souveraineté alimentaire. Une telle démarche, selon la Via Campesina, produirait une réduction allant de la moitié aux 2/3 des émissions globales actuelles. Si on y ajoute une forte réduction de la consommation, cela mènerait à une réduction significative et efficace des émissions, contrairement aux fausses solutions envisagées lors de négociation de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques(CCNUCC) qui favorisent l’agro-industrie, les crédits carbones ou tout une série de « remèdes miracles » technologiques.
Une telle transformation de l’agriculture mondiale permettrait non seulement de contribuer largement à la résolution de la crise climatique, mais également de produire de la nourriture saine pour tous et de créer de l’emploi pour des millions d’hommes et de femmes.
Moussa E Touré, juriste de l’environnement et de la santé, tél : 76383729, email : moussatoure26@yahoo.fr
Le National 04/07/2011