Changement climatique : Des connaissances endogènes au centre des stratégies d’adaptation

Dans ces trois pays, ce sont 11 projets d’adaptation au changement climatique, portés par des organisations paysannes, qui ont été financés. Le 16 juin 2011, deux ans après la mise en œuvre de ces projets, une vidéoconférence a regroupé les plateformes paysannes par pays et les organisations porteuses de projets.

Au Mali sous la houlette de la CNOP, des journalistes et des responsables d’organisations paysannes ont été regroupés dans la salle de conférence du Campus numérique francophone de l’Université de Bamako pour participer à la vidéoconférence sur les résultats du fonds de soutien aux stratégies locales d’adaptation au changement climatique. Salif Sissoko de la CNOP a déclaré qu’après deux années de mise en œuvre, les résultats obtenus ont permis de révéler le capital important de connaissances endogènes riches et variées sur les stratégies d’adaptation adoptées par les communautés. Selon lui, la vidéoconférence vise l’objectif de créer un cadre d’échange sur la contribution des organisations paysannes dans les stratégies d’adaptation et les modalités pratiques pour favoriser cette contribution efficace au niveau local, national et régional. Dans la première étape de la vidéoconférence, les plateformes nationales et les comités nationaux de pilotage, sont intervenus sur le montage institutionnel du FSSA, notamment les actions qu’ils ont menées dans la mise en œuvre du projet.

Dans la deuxième étape, quelques porteurs de projets, sélectionnés par pays ont présenté  leurs actions, en mettant l’accent sur les aspects qui permettent de voir comment les projets ont permis aux organisations paysannes de mieux s’adapter. Au Mali, les présentations ont porté sur deux projets : le projet de mobilisation des exploitations familiales agricoles et renforcement de leurs capacités pour une meilleure réponse aux problématiques des changements climatiques et le projet d’information sur le changement climatique : sensibilisation et vulgarisation du foyer « Nyeta » et du panier autocuiseur. Le premier projet est situé dans la Commune rurale de Timissa, cercle de Tominian, région de Ségou. Il est porté par la coopérative « sinignesigiton » qui regroupe 6 558 producteurs de 15 villages des communes de Timissa et de Ouan. Ce projet s’était fixé l’objectif de lutter contre l’insécurité alimentaire.

La stratégie mise en place a consisté à produire des semences améliorées de maïs, sorgho, mil et arachide et à renforcer la capacité  sur les méthodes de lutte intégrée contre les ravageurs et les déprédateurs des cultures. « Les rendements ont été sensiblement améliorés par rapport à la période de référence de 2008 avant l’appui du FSSA », indiquent les résultats. Le deuxième projet malien localisé dans le village de Sibiribougou, situé dans la périphérie de Bamako, a été porté par la coopérative Jeka Bara. Face à la déforestation de la colline du Woyowayankô, les femmes de la coopératives ont décidé d’initier des activités afin de trouver des solutions alternatives au bois de chauffe, en promouvant l’utilisation de technologies d’économie d’énergie comme le foyer « Nyeta » et le panier autocuiseur qui sont moins consommatrices de bois.

Du côté du Burkina Faso,  ce sont les résultats du projet d’amélioration de l’alimentation du bétail à Barkoundouba, département de Zignaré, province de l’Oubritenga, qui ont été présentés. Ce projet visait l’amélioration de la disponibilité des fourrages en quantité et en qualité pour une augmentation de la quantité du lait et du poids des sujets d’embouche. Du côté du Sénégal, les résultats du projet d’appui à l’initiative de restauration des terres dégradées du village de Ngueye Ngueye ont été présentés.

Assane Koné

Le Républicain 17/06/2011