«Si les Aigles sont éliminés dès le premier tour de ce tournoi de cette quatrième édition du Championnat d’Afrique des Nations (Chan) Rwanda 2016, je ne serai absolument pas surpris. Car ils n’ont pas de préparation digne de ce nom à cause de la crise qui frappe notre football avec son corollaire de manques de compétition. Par contre, je serai étonné quand ils dépasseront le premier tour, voir les quarts de finale, etc.».
C’est la confession d’un fan du football malien au début du Chan Rwanda 2016. Comme cet homme, ils étaient plusieurs maliens à être pessimistes non pas sur la qualité technique de nos joueurs pour aller loin dans ce tournoi, mais sur leur bonne préparation pour faire rayonner le drapeau du Mali aux yeux du monde. Malgré le doute qui animait les uns et les autres, les poulains de Djibril Dramé, l’entraîneur du Mali, ont tenu le coup du manque de préparation. En parvenant d’abord à se classer deuxième de la phase de poule avec une victoire (contre le Mozambique), et deux nuls (contre la Zambie (0-0) et l’Ouganda (2-2)), soit 5 points. Et se débarrasser ensuite de la Tunisie en quarts de finale par le score de 2-1. Ce qui a donné au Mali le droit, pour la première fois de l’histoire du football malien, d’arriver en demi-finales. Pour y arriver, les Aigles locaux ont pensé à la défense de la patrie, ils ont réfléchi à faire mieux dans cette catégorie que les deux précédentes éditions, ils ont raisonné en oubliant la division des dirigeants du football qui affecte gravement son bon fonctionnement aujourd’hui. En faisant quoi? En restant soudés, engagés, déterminés, en se parlant, en s’écoutant et en communiquant. Des vertus qui manquent singulièrement à la résolution de la crise du football. Ces résultats de nos locaux en dit long. Parviendront-ils à faire encore aussi mieux ? Possible. Mais ça ne se fera pas sans l’accompagnement et l’union sacrée autour d’eux. Surtout des dirigeants du football qui doivent s’unir, voir dans la même direction, regarder le Mali seul et laisser de côté leurs intérêts personnels pour permettre au football de reprendre ses activités sans perturbation. De même que les supporters qui ont sans nul doute la nostalgie des gradins de s’épanouir et aux joueurs d’être compétitifs pour défendre le football malien partout où besoin sera.
Ce jeudi, les poulains de Djibril Dramé affronteront en demi-finales les Eléphants locaux de la Côte d’Ivoire. Comme lors des précédentes confrontations, Djibril Dramé et ses protégés se battront encore avec bec et ongle pour se qualifier en finale. Dans le cas contraire, chercher la troisième place. Que ça passe ou pas, ils auront défendu vaillamment les couleurs du Mali.
Hadama B. Fofana