La demande de reddition acceptée provisoirement par le comité de normalisation qu’il jurait ne jamais reconnaître à travers une lettre datée du 4 juin, a été signée à deux niveaux, le champ hippique et le Camp 1.Qui l’aurait cru ? Un Mamadou Tiéoulé Konaté obligé de négocier sa capitulation au champ hippique par l’intermédiaire de certaines notabilités de la Commune II ! À force de se prendre pour le dieu du champ hippique, le président de la ligue de Bamako a fini par sortir des lieux par la plus petite des portes. Devenu la risée de ses nombreuses victimes, le conseiller spécial ou encore le gardien du parc-auto de la présidence est obligé de rentrer dans son écurie nuitamment sur la pointe des pieds.
Le film de l’événement
L’ex-secrétaire général de la fédération malienne d’hippisme s’était senti pousser des ailes au point de défier la justice et l’administration à travers bon nombre de décisions foulées aux pieds. Même s’il n’est un secret pour personne que son avènement au sein de la maison hippique a été une grave erreur, peu d’acteurs imaginaient une sortie aussi honteuse pour Mamadou Tiéoulé Konaté. Comme pour dire que qui sème le vent récolte la tempête : il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Ignorant que le cimetière est plein d’indispensables à tous les niveaux, le président de la ligue hippique de Bamako s’est servi de ses fonctions de secrétaire général adjoint, de conseiller spécial et aujourd’hui de gardien du parc-auto à Koulouba, pour menacer, humilier, brimer et terroriser au champ hippique de Bamako pendant 14 ans, dans l’indifférence d’ATT, hier, et d’IBK, aujourd’hui. Est-il un super Malien ? Telle était la question que ses victimes se posaient. Aujourd’hui, le temps a répondu à cette question. Enfin, le fils de Tiéoulé Konaté n’est plus au dessus des lois de la République. Cela grâce à la détermination et à l’intransigeance de l’actuel ministre des Sports, Housseini Amion Guindo. Après le compte, l’heure des décomptes est désormais arrivée au champ hippique de Bamako. L’ouverture de deux comptes frauduleux à l’insu du trésorier et la gestion clanique appartiennent désormais au passé. Le comité transitoire de normalisation avec un certain colonel Diabaté veille au grain. Aucun manquement ne sera toléré.
Capitulation du clan Konaté
Après une tentative de sabotage des activités du comité transitoire, le clan Konaté n’a pas tardé à comprendre que force doit rester à l’Etat. Refusant la main tendue du président Koné, ils ont même osé envoyer une correspondance le 4 juin dernier, indiquant qu’ils ne reconnaissent pas le comité transitoire, pourtant mis en place par arrêté ministériel. Agacé par la mauvaise volonté des pilleurs du champ hippique, le comité a décidé de passer à la vitesse supérieure. Sur le plan judiciaire, une plainte a été déposée contre X au tribunal de la commune II. Sur le plan administratif, deux décisions qui ont eu l’effet d’une bombe atomique ont été prises. Très tôt, le dimanche 8 juin, Mamadou Tiéoulé Konaté fut interpellé chez lui par les gendarmes du camp I. Il passe la journée en garde à vue. Suite à un interrogatoire musclé, il se décharge sur le secrétaire général de l’Association Malienne des Propriétaires de Chevaux (AMPC), Mohamed Haïdara. Au terme d’une médiation, le capitaine en charge du dossier lui permet d’aller dormir chez lui. Le lendemain, sentant la porte de Bamako-Coura ouverte, Mamadou Tiéoulé Konaté se fait accompagner par sa mère, son oncle Moussa Konaté, sa tante, ses frères, sa femme, ses enfants et trois avocats au camp I. Pendant ce temps, certains hauts responsables du pays jouent les médiateurs pour le tirer d’affaire. Malgré tout, il est retenu par le capitaine, tout comme ses complices Mamadou Baba Sylla et Ousmane Sylla. Les jeunes qui vivaient de la mafia instaurée par le trio avec le renfort des talibés et autres mendiants recrutés à 5000 Fcfa, 2000 Fcfa et 1000 Fcfa tentaient d’empêcher la course au champ hippique. Après quelques minutes d’accrochage, l’intransigeant commandant de la cavalerie met les fauteurs de trouble hors d’état de nuire sans que le public s’en rende compte. Pour éviter que telle situation ne se répète, le comité, à son tour, n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Dans la journée du lundi 9 juin, deux correspondances furent adressées à la ligue hippique de Bamako et aux 4 écuries rebelles. La première annonçait la suspension de la ligue jusqu’à nouvel ordre et la seconde demandait aux 4 écuries, dont celles de Mamadou Tiéoulé Konaté et Amadou Diatigui Diarra, de vider les lieux au plus tard le mercredi 11 juin 2014 à 18h.Tout comme à Nagasaki et Hiroshima, où la bombe atomique a poussé le Japon à capituler, la foudre du comité de normalisation aboutira à la capitulation sans condition de l’enfant terrible du champ hippique. Constatant que la récréation est terminée, le clan Konaté s’est dirigé vers les médiateurs. Ainsi, à la demande de Mamadou Tièoulé Konaté et compagnie, certains notables furent dépêchés auprès du comité en vue de présenter des excuses. Puisque mieux vaut tard que jamais, le comité a exigé la signature d’un accord de reddition. Ce document de capitulation signé par Mamadou Tiéoulé Konaté et Amadou Diatigui Diarra stipule que le clan s’engage à ne plus perturber les courses, à reconnaître l’autorité du comité transitoire, mais aussi à participer aux courses. Sur ce, le comité a décidé de surseoir à l’application de sa demande d’expulsion.Ainsi, toute honte bue, après avoir promis de ne pas participer aux compétitions avec les chevaux de l’AMPC, Mamadou Tiéoulé Konaté et Amadou Diatigui Diarra ont sagement décidé de revenir sur terre.
Violation de l’accord de capitulation
L’habitude étant une seconde nature, le clan déchu du champ hippique joue avec les nerfs du comité de normalisation. Malgré les engagements accouchés sur le document de capitulation, ils ont refusé d’intégrer l’internat. Pour certains observateurs, le clan joue la montre en attendant de peaufiner un mauvais coup. En effet, selon des sources concordantes, des rencontres nocturnes secrètes se tiennent régulièrement chez l’ex-commissaire général des courses, Ousmane Sylla. Au-delà de la violation de l’accord, malgré la dissolution de la fédération, certains tentent désespérément de percevoir les frais de location des infrastructures du champ hippique. Pour cela, ils ont osé faire recours à un huissier pour intimider les locataires. Informé, le comité aurait décidé de porter plainte. En attendant que la justice fasse son travail, le comité invite tous les pensionnaires du champ hippique à la vigilance. Du côté de l’AMPC, même si l’on se réjouit de la capitulation des vampires du champ hippique, on regrette l’absence des chevaux du clan. Pour eux, seule la vérité de la piste doit compter désormais. Comme quoi après plusieurs batailles perdues face à plus fort que lui, Mamadou Tiéoulé Konaté perd définitivement la guerre. À ce jour, personne ne semble regretter sa sortie honteuse du champ hippique.
B S
SOURCE: Le Débat du 23 juin 2014.