Le ministre s’est vite appesanti sur les investissements de Mali Libya, estimant que c’est la principale pomme de discorde. De ce fait, il a fait prévaloir un financement de 30 milliards pour un canal de 40 km. Malgré tout, s’est –il expliqué, ils ont du bloquer les travaux durant 3 mois, à cause des protestations des populations dont les lieux de cultes, tombes et autres espaces avaient été détruits par les travaux.
Abou Sow, justifiant les sociétés exploitantes à l’Office du Niger, pour des besoins de sécurité alimentaire, a malgré tout soutenu : ‘’on ne peut pas faire d’omelette sans casser des œufs. ‘’ Sans toutefois exclure l’importance des investissements étrangers, le député Belco Bah a attiré l’attention sur la gouvernance en citant le cas de la Thaïlande, qu’il a qualifié de premier exportateur de riz au monde, alors que, a-t-il ajouté : ‘’Aucune multinationale n’y a jamais mis les pieds.
‘’ Concernant les investisseurs maliens, le député a fait savoir que le premier bail a été accordé en 1985 à l’un d’entre eux et ce fut un échec. Il a indiqué que ces attributions de terres ont été faites à des spéculateurs fonciers qui n’ont pas respecté le cahier des charges et qui ne détiennent aucune expertise foncière. Il a défendu la cause des petits exploitants, en prenant l’exemple jugé injuste du paysan qui a mis en culture 10 hectares pendant 15 ans et qui se voit retirer toutes ces superficies pour n’avoir pas payé les redevances d’un hectare, au cours d’une année.
Les petits exploitants ont des problèmes, a-t-il signalé, car 54% des paysans n’arrivent pas à couvrir les besoins alimentaires de leurs familles durant l’année. Le député Belco Bah a demandé au ministre si la subvention des intrants va continuer. Quoiqu’il se soit longuement prononcé sur l’historique de la gestion de l’Office du Niger, le ministre chargé du Développement intégré de la zone Office du Niger n’a pas répondu à ces questions. Concernant les questions relatives à la fumure minérale et les pesticides, Abou Sow a avoué qu’il n’était pas agriculteur, mais plutôt éleveur et que, par conséquent, il fallait se référer à l’institut du Sahel, logé au Cilss qui est chargé de l’homologation des pesticides. C’est donc, a-t-il ajouté, sur la base de l’homologation de l’institut du Sahel qu’ils achètent les pesticides. Contournant les questions du député, le ministre s’est surtout référé aux textes de gérance de l’Office du Niger et à la justice censée de trancher tous les cas de malversations dans la cession des terres à l’Office du Niger.
Baba Dembélé
Le Républicain 17/06/2011