Certains médias (journaux, radios, Télévisions,…) sont discriminés dans la couverture des activités du gouvernement. Ils ne sont impliqués ni aux tournées du Président de la République, ni celles du Premier ministre, encore moins les visites des ministres sur le terrain. Ils font l’objet d’ostracisme et de discrimination dans la couverture parce qu’on leur a collé l’étiquette de presse d’opposition. Le Ministre de la communication, chargé des relations avec les institutions, porte-parole du gouvernement, est fortement interpellé pour qu’il rectifie le tir et permettre à la presse dans son ensemble d’accomplir sa mission de services publics. En plus du Ministre de la Communication qui est le premier interlocuteur de la Presse, les organisations patronales de la presse, comme la Maison de la Presse, l’ASSEP, l’URTL, l’APPEL, sont également interpellées. Que doivent-ils faire pour permettre à la presse d’être performante et à égalité des traitements par les autorités ?
L’une des prouesses du combat démocratique au Mali est la liberté de la presse. Il y a au Mali plus de 200 journaux et autant de radios, donc la diversité dans le traitement de l’information est garantie dans notre pays. Mais là où le bât blesse, c’est non seulement la qualité qui laisse à désirer, mais aussi et surtout la discrimination que beaucoup de media font l’objet de la part des hautes autorités. Est-il normal que près de trois décennies après l’avènement de la démocratie que la presse malienne se trouve encore à l’état de balbutiement par la faute de nos dirigeants ? Le bilan de la démocratie en termes de presse est très mitigé. L’espace médiatique est d’autant libre au Mali que tout le monde est journaliste. A qui la faute ? A l’Etat d’abord, qui peine à rendre professionnel ce domaine par sa prise en charge sur le plan matériel et en termes de formations et cela de façon continue. A cela s’ajoute, la discrimination de certains médias auxquels on a collé l’étiquette de media à la merci de tel ou tel. A titre illustratif, les visites du Président de la République, celles du PM ou des ministres ne sont couvertes que par les media dits proches du régime ou qui sont à la solde de tel ou tel ministres. Ni la qualité des media en question, ni le professionnalisme des hommes dans le traitement de l’information ne sont des critères de choix. C’est pourquoi nous interpellons d’abord le ministre de la Communication, chargé des relations avec les Institutions et porte-parole du gouvernement, notre premier interlocuteur, à s’impliquer davantage pour que ce traitement discriminatoire, voire inéquitable, dont sont victimes certains medias puissent être corrigés. Yaya Sangaré n’est pas le seul interpellé au parlement de la presse. Il y a aussi les associations patronales de la presse comme la Maison de la Presse, l’ASSEP, l’URTL, l’APPEL, pour ne citer que celles-ci, le sont également pour défendre avec brio les droits de leurs confrères pour un traitement équitable entre les media par l’Etat. Si tant est que les associations patronales de la presse, ont pour mission de protéger leurs confrères et leurs droits, Dramane Alou Koné, Bassidiki Touré, Dante et Modibo Fofana sont interpellés afin qu’ils se battent pour lever cet obstacle qui nuit non seulement à l’épanouissement de la presse au Mali, mais aussi et surtout, empêche les journalistes d’être à équidistance et neutre dans le traitement de l’information.
En somme, si le Ministre de la Communication nous a sollicités pour aider à construire la paix par des propos adoucissants sans déformer la réalité, nous l’interpellons à notre tour pour qu’il s’implique fortement afin de permettre à tous les media d’avoir accès à l’information et d’être traité sur les mêmes pieds d’égalité.
Youssouf Sissoko