Plusieurs dizaines de Peuls ont été tués ces dix derniers jours au centre du pays. La
jeunesse Tabital Pulaaku en a divulgué l’information et demandé le désarmement des
milices Dan Na Amassagou. C’était dimanche lors d’un point de presse dans les locaux de
l’Association des amis de la culture peule en présence de l’honorable Belco Bah.
Le conflit ethnique entre Peuls et Dogons connaît une autre tournure au centre du pays. Ces
dix derniers jours ont été horribles à Sadia, près de Bankass, entre Mora et Ouenkoro, à
Balaguiné, à Mamba, à Mondoro, à Kelesserie et Lessagou. Enlèvements, assassinats sont
entre autres monnaies courante dans ces localités.
Selon Sidi Bakaye Cissé, membre de la jeunesse Tabital Pulaaku, le 5 décembre 2018, le
village de Sadia a été attaqué par la milice Dan Na Amassagou. Et de préciser que quinze
Peuls ont été sommairement exécutés par les donzos dans la Commune de Kanibonzo.
A la veille de cette attaque, Sidi Bakaye Cissé a affirmé que le village de Mora a été attaqué
par la même milice, où quatre peuls ont été tués. Le village de Balaguiné-Peul a été
incendié le 14 décembre 2018 sans enregistrer des pertes en vies humaines, a souligné Sidi
Bakaye Cissé.
A en croire les responsables, cette situation a créé une confusion, certains sont allés au
Burkina Faso, à Bamako et dans d’autres coins du pays. C’est pourquoi la jeunesse Tabital
Pulaaku a demandé le désarmement des milices de Dan Na Amassagou pour qu’une telle
situation ne se reproduise.
Nous sommes déçus que les organisations de la société civile, les leaders religieux, les
notabilités traditionnelles, les partis politiques n’aient accordé aucun intérêt à cette
entreprise de nettoyage ethnique contre la communauté peule. La préoccupation du
moment se focalise, non pas sur le génocide contre la communauté peule en cours, mais sur
le maintien en place ou non de tel ou tel aspirant du pouvoir, a dénoncé le président de la
jeunesse Tabital Pulaaku, Hamadoun Dicko.
Il a invité les bonnes volontés à briser le silence de plomb et saisir les juridictions nationales
et internationales pour que soient débusqués les auteurs de crimes et tous leurs complices
actifs ou passifs.
Notons que l’Assemblée nationale n’est pas restée en marge de cette triste histoire. Elle a
mis en place une commission d’enquête, a rappelé l’honorable Belco Bah. Pour lui, les
populations n’ont aucun intérêt à s’entretuer.Il faut que l’Etat se ressaisisse et prenne ses
responsabilités. Je sais que l’Etat a les moyens de faire arrêter ces atrocités. Si l’Etat ne le fait
pas, c’est qu’il est entièrement responsable, a-t-il-indiqué.
Zié Mamadou Koné
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