Dans un entretien mardi, un directeur d’un établissement scolaire à Magnambougou, ressortissant du village de Kouakourou, a dénoncé la séquestration des populations par Hamadou Kouffa et ses acolytes et l’inertie de l’Etat central.
Kouakourou est un village du Centre-est isolé par des terroristes depuis plusieurs jours à cause d’une mine placée dimanche passé entre ce village et Pourra-Sawa. Cette mine après explosion a fait deux morts : une femme d’une cinquantaine d’années et un jeune homme de 20 ans.
Selon un ressortissant de Kouakrou à Bamako, la mine a été placée non contre les populations mais visait les convois militaires qui traversent ce village. Le village de Kouakourou est occupé de nos jours par Hamadou Kouffa et ses hommes qui continuent de terroriser les populations de Djenné et environnants.
« Depuis quelques jours, il est très difficile pour les habitants d’entrer ou de sortir de la ville soumise à une sorte de blocus à cause des mines sur les voies d’accès. Nos parents sont traitées comme de boucliers humains », déplore-t-il. « Zone inondée, cela fait des jours qu’aucune embarcation n’a accosté ou quitté Kouakourou sans être systématiquement fouillée et rackettée par les terroristes », ajoute-t-il.
Pour la première fois au Mali, la quasi-totalité des habitants font front contre les terroristes, au côté d’un petit contingent de l’armée malienne, envoyé il y a quelques moments pour protéger la localité. Mais tous sont bloqués comme sur une île, les terroristes maîtrisant l’étroit dédale de canaux et se cachant dans les petites forêts aux alentours. Il est impossible pour les militaires de les traquer.
Malgré ce dispositif sécuritaire, M. Traoré accuse les hautes autorités d’être responsables de plusieurs attaques dans les locaux. Pour lui, l’Etat aussi utilise les habitants de cette localité comme de boucliers humains.
Joint au téléphone un membre de l’Association pour le développement de Kouakourou Sewa (ADSK) à Bamako témoigne l’inquiétude des habitants. « Aujourd’hui, Kouakourou est en situation de détresse. La population ne vit que grâce aux stocks qu’elle avait avant ».
Adama Diabaté, Stagiaire