Cette bataille, selon des sources proches des parties, a vu s’affronter le camp voulant tirer l’Adema de la mouvance présidentielle pour l’installer dans l’opposition et celui qui a choisi le maintien du parti dans la mouvance présidentielle. Selon ces sources, le choix définitif qui a porté sur Tiemoko Sangaré, écartant le candidat Moustapha Dicko, a nécessité une ingérence de la présidence de la République, sur instruction personnelle du président IBK, dans la bataille au sein de l’Adema, pour avoir le contrôle de ce parti.
C’est désormais chose faite, le bureau sorti est celui de la mouvance présidentielle avec au premier plan le président Tiémoko Sangaré, et les vice-présidents dans l’ordre : Abdoul Kader Konaté dit Empé, Dramane Dembélé, Marimanthia Diarra, Moustapha Dicko. Le secrétaire général du parti est Assarid Ag Imbarcawan. Ainsi le challenger de Tiemoko Sangaré a été relégué jusqu’au quatrième rang. On constate que sans être candidat, Abdoul Kader Konaté s’est taillé le poste de 1er Vice-président. Ce qui n’est pas fortuit quand on sait le rôle dominant joué par ce cadre dans l’implantation depuis les années 90 et la consolidation de l’Adema dans le cercle de Koro, avec comme résultats des centaines d’élus du peuple et d’élus locaux.
Rôle que l’actuel ministre du commerce continue de jouer au sein de la formation politique. Celui qui le suit, Dramane Dembélé, même s’il n’a pas pu donner au parti un score honorable à l’élection présidentielle, s’investit notamment à Ségou, pour tirer cette ville des girons, notamment de Me Mountaga Tall. Son résultat à ce niveau est probant. Toutefois c’est lui qui précipité la décadence du parti. Raison pour laquelle, il est précédé par Empé qui a fait ses preuves.
A la clôture des travaux du congrès Tiémoko Sangaré, Moustapha Dicko ont confié leurs impressions au Républicain.
Dans ses intentions, le tout nouveau président élu à la tête de l’ADEMA – PASJ, Tiémoko Sangaré pense que son parti doit retourner vers ses valeurs cardinales de travail, de solidarité et de justice. Pour ce faire, il compte sur l’engagement de toutes et de tous à regarder dans la direction. Selon lui, les oiseaux de mauvais augures se sont envolés sur d’autres cieux. « Il est reste maintenant à se mettre au travail. D’énormes sacrifices nous attendent pour inscrire le parti à la place de première force sur l’échiquier politique nationale » a-t-il dit.
Je n’étais pas candidat pour une place
Pour le candidat malheureux, Moustapha Dicko, sa candidature n’était pas focalisée sur une place. « Vous-savez, je n’étais candidat pas à une place. J’étais candidat pour une mission. Moi, ce n’est pas la place qui m’intéresse » a-t-il déclaré. Selon lui, il doit s’interroger entre autres sur ce qu’il peut faire de cette place, ce qu’il peut apporter à son parti et ce qu’il apporter à son pays étant à ce poste. « C’est cela qui m’intéresse. Si les gens le comprennent dans ce sens, c’est une excellente chose.
Cela signifie que nous allons dans le sens du retour à nos sources. Si tout le monde ne comprend pas tout de suite cela, on peut comprendre. S’il y a des forces qui s’opposent à cela en ce moment, on peut aussi le comprendre.
Mais vous-savez, la vie politique n’est pas un long fleuve tranquille. C’est une bataille de tous les jours et il faut continuer à faire en sorte que nous rappelions à nos camarades, à nos militants, à nos sympathisants simplement aux citoyens de ce pays que la vie politique c’est pour le développement des hommes et femmes d’un pays. C’est un combat que l’on mène pour son pays, au-delà de son pays pour son continent et pour le monde. Et il faut s’engager tous les jours à aller vers cela. Ce n’est toujours compris tout de suite. Forcément, les hommes vont vers le meilleur toujours et empreintes les voies qui mènent vers le meilleur » a expliqué Moustapha Dicko.
Le plus dure a été la reconnaissance de nos intérêts communs
Le secrétaire chargé aux relations économiques du parti, Harouna Cissé, estime que le présent congrès s’est tenu dans des conditions extrêmement difficiles mais la raison et l’esprit militant ont prévalu et la chose s’est faite avec la grande satisfaction. « Notre parti sortira uni et fort de ces assises.
Notre parti plus que jamais ne se sentira engagé pour le Mali d’abord et en suite pour ses propres militants et sympathisants dans la perspective de l’application de son projet de société dont la toile de fond est l’idéologie sociale démocratique » a-t-il indiqué. Pour lui, le parti est engagé pour le progrès social pour qu’il y ait plus de stabilité, de sécurité, de progrès et de pardon mutuel réciproque entre toutes les filles et fils du Mali.
« En tant que militant, vraiment, je suis sorti de ce congrès réconforter, rigoureux en croyant d’avantage à l’engagement de nos camarades militants du parti en m’inscrivant résolument dans la perspective de créer plus de cohésion au sein de notre parti et plus d’unité d’actions. Donc nous estimons que le congrès s’est bien passé, il a tenu compte de tous les courants dans le consensus sans passé par le vote.
Nous nous sommes parlés entre nous et nous avons trouvé la voie de sorti de tout cela. Pour nous, c’est vraiment la voie du salut. Nous avons des camarades de référence qui sont engagés de tout leur être pour que cet état soit. Ils méritent la reconnaissance de tout le parti. Ils doivent être salués et encouragés dans ce qu’ils ont pu réaliser à l’avantage du parti mais aussi et surtout pour notre pays qui a besoin d’un parti fort, engagé pour la reconstruction du pays pour sa stabilité et sa sécurité ».
« Le plus dure a été de s’accepter tel que nous sommes. Le plus dure est de reconnaitre notre intérêt commun à nous engager tous à regarder dans la même direction. Le plus dure, c’est le dépassement de soi, le dépassement de nos égaux, de nos ambitions personnelles pour se consacrer à l’essentiel » a-t-il dit.
Moussa Dargnoko
Source: Le Républicain-Mali 28/05/2015