CCIM Le blocage est inévitable Le ministre doit prendre ses responsabilités

Des sources indiquent que même divisés, Bittar et Abba Hama se sont lancés à corps perdu dans une campagne de déstabilisation de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM). Ils ont tenté en vain de détourner l’attention des membres du cabinet ministériel de tutelle par tous les moyens. Un vrai scandale ! C’est pourquoi le ministre actuel, en l’occurrence, Abdel Karim Konaté est interpellé. Il doit s’employer pour trouver rapidement une issue à cette affaire devenue un vrai purgatoire pour les commerçants et les opérateurs économiques.

Dans un pays responsable, Bittar et Hama devraient être interpellés pour répondre de leurs actes. Mais au contraire, ils continuent à proférer des menaces et intimidations sur le blocage de la CCIM et de leurs cotisations. Justement, à propos de la mise en place du bureau, ils ont décaissé jusqu’à hauteur des centaines de millions, toute chose qui a contraint le ministre d’arrêter l’hémorragie financière en mettant un terme à tout retrait de fonds. Cette démarche du ministre du commerce et de l’industrie ménage bien avec la déclaration du Premier ministre Cheick Modibo pour qui il urge de mettre hors d’état de nuire les déprédateurs financiers qui ont régné en maître sur la chambre en faisant preuve d’une gestion familiale et en opérant par le biais du clientélisme, de l’incompétence et de l’inconscience professionnelle…

Les mensonges de Hama

Parlons des cotisations, le groupe de Bittar et Hama ne doit pourtant pas oublier qu’ils ont recruté dans la catégorie des commerçants non électeurs et non éligibles (ils ne payent que l’impôt synthétique). Cela veut dire concrètement, qu’ils ne cotisent pas au budget de la CCIM parce que la cotisation est axée sur la patente, apanage des gros opérateurs économiques. Hama et son groupe pratiquent le trafic d’influence et l’activisme entre les opérateurs et les autorités. Et quand on a le pantalon troué, il faut s’abstenir de monter sur l’arbre, a-t-on coutume dire. Le rapport du Vérificateur général est accablant : 1,4 milliard de FCFA a manqué à l’appel, montant détourné sur le fonds social de l’institution consulaire durant la gestion « bittariste ». On se rappelle que Bittar avait été interpellé sur le sujet au pool économique. Des indiscrétions ont même fait savoir qu’il avait promis de payer une partie du montant incriminée (nous y reviendrons).

Le Groupement des commerçants

C’est ici que l’on retrouve la plupart des grands opérateurs importateurs et exportateurs crédibles, le cercle des milliardaires, diront certains. C’est aussi l’association des pétroliers et des industriels. Ils ont refusé de répondre à l’appel de ATT qui voulait les corrompre pour baliser un boulevard royal à Bittar. Ce Groupement joint, aujourd’hui, l’utile à l’agréable. Les impôts et patentes de la plupart d’entre eux se chiffrent à des milliards de FCFA. C’est eux qui assurent actuellement l’approvisionnement du marché en denrées de première nécessité et en produits stratégiques comme le carburant. C’est eux qui ont servi le pays quand Bittar était aux arrêts lors du coup de force du 22 Mars 2012.

Babalaye (CMC) et Bani (CMTR) du côté de Bittar ?

L’information erronée a été donnée par Abba Hama Cissé, Mais l’honnêteté intellectuelle veut qu’on reconnaisse au moins la véracité de certains faits. Ce qu’il faut surtout savoir, c’est que Babalaye est l’un des vices – présidents du Groupement des commerçants. Le même Hama a combattu le clan du président du Conseil malien des chargeurs (CMC) en 2006 lors des élections consulaires. Idem pour Bani (vice – président également du Groupement), lui qui pilote le Conseil malien des transporteurs. Abba Hama ne représente rien. Il ne peut rien bloquer car il ne contrôle rien, en effet. On a envie de dire qu’il faille le remettre sur ses pieds pour qu’il voie clair. N’est- ce pas le même Hama qui appelait les gens à ne pas voter Bittar qu’il appelait « Surakani » ? Oublions vite ce chapitre…

Il est loisible donc pour les autorités de se départir du système de chantage des autorités sortantes de la CCIM. Il s’agira surtout de mettre la CCIM dans une situation opérationnelle pour donner plus de chance à la Transition de réussir sa feuille de route. Parce qu’une crise de pénurie de denrées de première nécessité et d’inflation, ajoutée à la crise actuelle, mettra le pays dans des situations insolubles.

L’arbitre principal reste le ministre du commerce et de l’industrie doté d’une probité morale irréprochable. A lui de jouer franc jeu.

Issiaka Sidibé

lE mATINAL 25/09/2012