En attendant, on retient un manque de rigueur de la part de certaines banques dans ce dossier. Maistel n’est pas le cas de la BIM – sa qui a été abusée, au regard des documents que nous possédons et des échanges que nous avons eus avec des responsables du Groupe Attijariwafa Bank.
En effet, sur la liste intitulée «Situation des fausses cautions déposées par les importateurs de produits pétroliers», dressée par la Direction nationale du Trésor et de la comptabilité publique, la société Mamadou Sylla Oil, cliente de la BIM – sa figure en 21ème position sur 25. Son agrément est le numéro suivant 13-130 /MC-SG du 30 septembre 2013.
Ce document est sous-tendu par la caution n°184 du 23 août 2013, alors que la BIM-sa soutient avec force que la caution accordée à cette société a été annulée depuis le 26 juin de la même année, sur demande du client. La banque affirme détenir la caution originale dans son coffre-fort. Donc elle ne peut pas, selon elle, servir de caution bancaire pour cette société.
Pourtant, c’est ce qui s’est passé, puisque l’agrément de la société Mamadou Sylla Oil a lui a été octroyée, selon la fiche du Trésor, sur la base de la caution de la BIM-sa, laquelle avait été annulée, s’il vous plait. Il y a donc eu du faux dans cette affaire, pour ternir la belle image du Groupe Attijariwafa Bank.
C’est pourquoi le service en charge de la gestion globale des risques de cette banque a écrit au patron du Trésor, le 23 octobre dernier, pour lui signifier que la caution de la société Mamadou Sylla Oil est annulée depuis le 26 juin 2013.
Manifestement, il y a du faux, ce qui a permis à ce pétrolier d’introduire ce document, qui est censé ne pas exister, dans le circuit, pour travailler illégalement. Ce faux et usage de faux doit se trouver au niveau du Trésor et de la Direction du Commerce et de la Concurrence ou d’une falsification ou imitation de document par l’intéressé lui-même. En tout cas, le faux est avéré, puisqu’une caution annulée ne peut servir de référence trois mois tard pour octroyer un agrément à un pétrolier.
En outre, sur la même liste du Trésor se trouve un des pétroliers les plus sérieux, nous a-t-on dit au bureau du pétrole. Il s’agit de la société SOMAYAF, détentrice de l’agrément N° 12-11/MIIC-SG du 24 février 2012. La caution de cet agrément est venue de la BCI, qui soutient également que le document de son client est bon. La banque l’a fait savoir au Trésor, dans une correspondance, le 14 novembre dernier. C’est le cas également d’Espoir de demain et Soleil services.
En faisant donc un récapitulatif, ce sont, à la date d’aujourd’hui et à notre niveau, 19 pétroliers qui sont épinglés, au lieu de 25 listés par le Trésor, qui peine pour l’instant à faire un nouveau point, en situant les responsabilités des uns et des autres. Ce sont : Ste gestion du dépôt Sanké, Petro Golf, Petro Yara, DAFF service SARL, Mamadou Boubacar Diallo, Corridor de commerce de produits pétroliers, Neco sarlu, Compagnie nationale de com et de produits pétroliers, Malienne du pétrole sarl, Guede service Oil, Ab Oil sarl, Ste Mampo sarl, Nioro service sarl, Afrique Oil sarl, Mali Oil sarl, Petro Bama Sarlu, Golfinger, Société Mamadou Sylla Oil, Sopanhy.
Les banques concernées sont aujourd’hui au nombre de 4. Il s’agit de la BCS (6 fausses cautions), de la BMS (2 fausses cautions), de la Banque Atlantique (1 fausse caution), de Kondo Jiguima (8 fausses cautions).
Vivement donc, que le Trésor clarifie cette situation. Affaire à suivre.
Chahana Takiou
Source: Le 22 Septembre 2014-11-28 00:10:33