Il a donc invité les journalistes à un déjeuner de presse hier, mercredi 10 avril à l’hôtel Radisson Blu Bamako, pour une restitution. Il avait à ses côtés, pour la circonstance, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufou Maïga, le Directeur de la coopérative Jamana, Hamidou Konaté, notre jeune Président de la Maison de la Presse, Makan Koné et le Doyen Adam Thiam.
C’est devant tout ce beau monde que Moussa Mara a commenté son voyage à Gao, appuyé par des images parlantes. Il y a rencontré la société civile, les jeunes, les femmes, les représentants de la très obsolète administration et, bien sûr, les forces armées.
Il a d’abord décrit ce qu’il avait vu sur la route (tronçon Sévaré – Gao), effectuant une appréciation du dispositif sécuritaire de nos forces armées sur cet axe important pour le pays, de Douentza, à partir de laquelle chaque entrée et chaque sortie de ville, Hombori, Gossi, Dori et surtout Gao, sont tenus par des check points significatifs à sa cité de destination.
Les informations recueillies, les impressions collectées et l’analyse faite incitent à l’optimisme, malgré la dureté de ce qui s’est passé et qui a fortement entamé non seulement notre tissu social mais aussi notre perception de l’Etat.
Ensuite, ce fut l’exposé de ce que Moussa Mara a retenu de ses rencontres avec l’administration, notamment le Gouverneur et ses collaborateurs. Le Chef de l’Exécutif régional lui a confié que tous les Préfets étaient dans la région, à l’exception de celui de Bourem, qui n’a pas encore regagné son poste. Ce dernier, pour ceux qui ne le savent pas, a été molesté par les rebelles. A en croire toujours le gouverneur, 70% des Sous-préfets (responsables des Arrondissements) sont dans la région, mais avec un faible niveau de présence à leurs postes.
Selon Moussa Mara, l’Administration est par terre. Les bâtiments ont été détruits en grande partie et il n’y a plus de matériel, ni de mobilier de travail. Les anecdotes, selon lui, très révélatrices ne manquent pas. Même le Gouverneur dit dormir sur un matelas de location.
Le conférencier a rappelé les atrocités subies par les femmes de Gao et la grande résistance des jeunes, qui ont perdu au moins 20 personnes dans les affrontements avec les occupants successifs. Et Moussa Mara de rendre un hommage vibrant aux populations du Nord, notamment celles de Gao, qui attendent de l’Etat tous les services sociaux de base: l’électricité, l’eau, l’école, la santé.
Quant aux forces armées et de sécurité, Moussa Mara dit les avoir trouvées en voie de convalescence, avec le soutien des forces alliées. Il leurs a apporté sa bénédiction et celles du pays.
Chahana Takiou
Le 22 Septembre 2013-04-11 14:07:54