Alors que l’on s’achemine vers la fin de la période de deuil, à savoir le quarantième jour, que les cadres et militants de l’Union pour la République et la Démocratie se sont imposés pour préserver la mémoire de l’illustre disparu, les rumeurs les plus persistantes enflent la scène politique, celles qui sont relatives aux multiples candidatures au sein du parti de la poignée de mains, pour succéder à l’honorable Soumaila Cissé.
Si, nombreux sont les cadres qui optent déjà pour une candidature à l’interne, il n’en demeure pas moins que d’autres par contre sont en train de surfer sur une candidature à l’externe pour, disent-ils, donner plus de chance de gagner aux prochaines élections.
Qui de deux camps va-t-il avoir l’assentiment des militants et cadres du parti ?
Ne faudrait-il pas préserver la cohésion et l’unité chères au Président Soumaila Cissé ?
Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque option ?
Comme l’ADEMA et le RPM, après la chute d’IBK, l’URD également, après le décès de son charismatique président, Soumaila Cissé, va être confronté au problème de leadership, qui risque de venir à bout de sa cohésion et de son unité.
Et pourtant ce parti dispose des ressources humaines compétentes et intellectuellement bien assises qui pourront porter haut le flambeau allumé par le défunt président de ce parti.
Les militants et les cadres vont-ils déjouer tous les préjugés fallacieux des oiseaux de mauvais augure qui présagent déjà la fin probable de l’URD, en faisant l’unanimité autour d’un cadre ?
En tout cas le parti ne manque pas des ressorts pour rebondir après la mort brutale et inattendue de Soumaila Cissé le 25 décembre 2020.
Pour les adeptes du choix à l’interne, qui d’ailleurs sont les plus nombreux aujourd’hui, cette option à la fois futuriste et conservatrice des valeurs fondatrices et idéologiques de l’URD, est la meilleure.
En tout cas les grands observateurs de la scène politique malienne leur donneraient raison, surtout que les hommes politiques sont très versatiles et qu’on est mieux servi que par soi-même.
En effet l’idéal serait de choisir au sein de l’URD pour non seulement pouvoir défendre les idéaux du parti, mais aussi pour ne pas être surpris désagréablement au cas où l’on porterait un non militant au pouvoir.
Autre avantage du choix à l’interne est que le candidat est censé connaitre les cadres, les structures, le programme, donc sa campagne ne sera pas plus difficile que lorsqu’on choisira une tierce personne.
Et même en cas de défaite le candidat bon teint n’aura pas d’autre choix que de se consacrer au parti pour le redynamiser et préparer les autres échéances, ce qui ne serait pas le cas de celui qui ne pas du parti.
Le seul inconvénient que l’on pourrait retenir de cette option serait la non-unanimité du choix qui entrainerait une telle division que le parti risquerait d’aller aux élections très affaibli, ce qui réduirait ses chances de gagner.
La seconde option serait le choix à l’externe, prôné par certains cadres qui pensent à tort ou à raison qu’il serait difficile pour les cadres de s’entendre autour de quelqu’un.
Donc pour pallier une éventuelle division, les adeptes de la candidature à l‘externe souhaitent que la denrée rare vienne d’ailleurs, mais qu’il soit quelqu’un qui a une certaine aura, qui est à même de mobiliser les ressources financières et qui a un carnet d’adresse bien fourni.
En plus de ces qualités, ils souhaitent que le candidat ait une large vision sur les questions cruciales du moment et qu’il ait une certaine expérience de la haute administration.
En définitive, la seconde option ne pourrait prospérer que quand les cadres et militants ne s’entendront pas à l’interne.
Même là encore quelques démissions ne sauraient remettre totalement en cause la cohésion et l’unité, valeurs que Soumaila Cissé avait toujours défendues.
Donc les cadres et militants de l’URD sont désormais face à l’histoire et à la mémoire de Soumaila Cissé. De leur choix pour la présidentielle de 2022, dépendra l’avenir du parti.
Youssouf Sissoko
Source: Infosept