Pour lui et pour de nombreux observateurs, » Patrice Carteron peut réussir de bonnes choses avec les Aigles sur la durée. C’est un bon technicien et il a prouvé qu’il connaissait maintenant mieux ses joueurs avec l’équipe alignée contre les Black Stars du Ghana en match de classement « .
» Le Mali a réussi à sauvegarder son classement de la dernière CAN. Il n’a pas eu de chance en demi-finale où il a été éliminé par le Nigéria. Vous savez que c’est conjoncturel, il suffit d’une petite erreur. De toutes les façons, le score ne reflétait pas exactement la physionomie de la rencontre sur le terrain… « , analyse le président de la Confédération africaine de football (CAF). M. Issa Hayatou interviewé par Les Echos (Mali).
Pour ce fin connaisseur du football, africain notamment, » le Mali a été égale à lui-même. Personnellement, j’ai été impressionné par l’équipe malienne qui aussi été l’un des acteurs principaux de cette CAN parce qu’on ne pouvait se lever et dire : Je veux battre le Mali ! Le Mali a présenté une équipe cohérente… » ! Ces propos battent en brèches toutes les autres allégations de ceux qui veulent servir de la participation du Mali à la 29e CAN pour régler des comptes personnels avec la Fédération malienne de football.
Comme beaucoup de chroniqueurs (excepté les oiseaux de mauvais augure dans la presse nationale), nous pensons que l’encadrement technique et ses protégés ont bien rempli leur contrat. La lourde et l’amère défaite contre le Nigéria ne doit pas essentiellement remettre en cause le travail réalisé en si peu de temps.
Il ne faut pas non plus oublier que, malgré l’enthousiasme suscité par les séances d’entraînement en public et le match de gala disputé au stade Modibo Kéita, beaucoup de gens ne voyaient pas notre sélection nationale franchir la phase de poule à plus forte raison se retrouver sur le podium après un échec en demi-finale.
Il est important de considérer qu’une Equipe est en construction. Ce n’est donc pas le moment propice pour tout remettre en cause. Surtout que nous allons bientôt renouer avec les éliminatoires de la Coupe du monde, » Brésil 2014 « . Un pas décisif a été franchi dans la recomposition d’un effectif à la hauteur de nos ambitions et surtout du sacrifice financier consenti par le gouvernement. Il faut avoir le courage et surtout l’audace d’aller de l’avant tout en tirant les enseignements de chaque victoire et de chaque défaite.
Un titre prématurément perdu
Le Mali a démontré qu’il méritait le respecte des chroniqueurs. Et que les Aigles regorgent de jeunes talents (Mamadou Samassa, Molla Wagué, Samba Diakité, Samba Sow, Kalilou Mohamed Traoré…) sur qui on peut parier pour l’avenir. Surtout que avec l’encadrement des aînés comme Seydou Kéita qui, à nos yeux et sans chauvinisme aucun, est le meilleur joueur de cette CAN.
» … Il y a aussi eu l’inusable Seydou Kéita qui a encore réussi une CAN incroyable. Il a fait preuve d’un grand don de soi-même, d’une grande intelligence tactique. Il joue parfois même l’arbitre assistant ; il pèse un peu sur les décisions car il est très intelligent dans sa façon de se comporter avec les arbitres. Sa qualité de passe, son timing, son sens de l’espace, procurent un vrai plaisir aux observateurs « , dit de Seydou Kéita, Claude Le Roy, coach de la R.D.C, dans son bilan de la CAN à la demande d’une radio internationale.
Ce n’est donc que justice si Seydoublen figure dans l’équipe type de la compétition. Nous sommes convaincus qu’en impliquant davantage Seydou Kéita dans le management de son effectif, Pat (Patrice Carteron) peut relever beaucoup de défis avec les Aigles du Mali.
La 29e phase finale de la CAN « Afrique du Sud 2013 » (du 19 janvier au 10 février) n’a pas dérogé à la règle en matière de surprises. A commencé par la présence des Etalons du Burkina Faso à la finale face au Nigeria.
Le » Pays des hommes intègres » a ainsi écrit, le 6 février 2013 à Nelspruit, la plus belle page de son histoire sportive. Les Etalons accèdent pour la première fois à la finale de la Coupe d’Afrique des nations. Une qualification amplement méritée face au Ghana (1-1, 3 tab 2) qui est passé au travers de la demi-finale. Tout comme la seconde place finalement obtenue le 10 février après la courte défaite contre le Nigéria (0-1).
Les coéquipiers de Charles Kaboré auront pourtant dû lutter contre les Black Stars, mais aussi contre un arbitrage scandaleux pour se frayer un chemin jusqu’à Johannesburg et une finale face au Nigeria disputée le 10 février. Les Super Eagles n’étaient pas non plus attendus à ce stade de la compétition. Après quelques années de traversée de désert, le Nigeria fait ainsi un come-back intéressant après l’édition abritée en 2000.
Mais, la plus grande surprise de la compétition a sans doute été l’élimination au premier tour de la Zambie, championne d’Afrique. Elle a été éliminée du tournoi après son 3e nul (0-0) en trois matches. Le Burkina Faso et le Nigéria ont été les deux qualifiés du groupe C.
En Afrique du Sud, les Chipolopolos n’ont jamais montré assez de choses pour espérer conserver leur trophée. Avec 3 points, les Zambiens ont été devancés au classement par les Etalons du Burkina Faso (5 points) et les Super Eagles du Nigeria (5 points). Les protégés du Français Hervé Renard sont donc logiquement sortis par la petite porte.
Tout comme les Eléphants de la Côte d’Ivoire considérés comme super favoris en l’absence de l’Egypte et du Cameroun. Annoncée comme l’équipe à battre dans cette CAN 2013, la Côte d’Ivoire a été éliminée en quart de finale par le Nigeria le 3 février à Rustenburg (2-1). Les Ivoiriens, qui courent après le titre depuis 1992, rentrent encore à la maison la tête basse.
» Je crois que nous ne sommes pas bien rentrés dans le match. Nous n’avons pas profité de nos qualités… On n’a pas utilisé notre percussion habituelle et eux étaient en place et tout en puissance. On voulait faire mieux que l’an passé et nous sommes tombés sur une grande équipe du Nigeria. A la fin, on a même baissé notre niveau de jeu « , a analysé Salomon Kalou après la défaite contre le Nigeria, futur champion d’Afrique.
Le Mali et l’Afrique du Sud parient sur l’avenir
Mais, pour ce vétéran, » notre équipe n’est pas encore morte. Nous avons des ressources et nous allons rebondir. En 2015 au Maroc, nous serons encore présents. Même si c’était une CAN difficile, collectivement nous sommes bien rentrés dans cette compétition… L’esprit de groupe était là, et il ne faut pas tout remettre en cause sur ce match perdu contre le Nigeria. Nous avons aussi manqué de chance ce soir « .
Le Ghana est sans doute le favori qui a été loin dans la compétition avant de succomber à ses vieux démons en demi-finale perdue contre le Burkina. Sur le plan géographique, il faut souligner que le Maghreb n’a pas toujours réussi à surmonter la pente raide sur laquelle ses sélections nationales se trouvent depuis quelques éditions. En effet, aucune sélection maghrébine (Algérie, Maroc et Tunisie) n’a réussi à franchir le premier tour. On espère qu’elles feront mieux en 2015 au Maroc.
» L’équipe actuelle a du potentiel et je ne pense pas que cette élimination va provoquer une cassure « , a indiqué le capitaine des Fennecs d’Algérie, cités au début parmi les favoris de la compétition. Et sur les huit équipes présentes en quart de finale, 7 étaient de l’Afrique de l’ouest (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Cap-Vert, Ghana, Mali, Nigeria et Togo) contre l’Afrique du Sud éliminée par le Mali.
Pour une première participation, le Cap-Vert a réellement déjoué les pronostics en se qualifiant au second tour. Et ce pays a été éliminé en quart de finale par le Ghana sans démériter. Le parcours capverdien ne doit pas surprendre pour qui sait que ce pays à barrer la route de la CAN 2013 au Cameroun des Lions Indomptables.
L’Ethiopie aussi a beaucoup séduit pour son retour au devant de la scène footballistique continentale. Ils ont affronté des favoris sans complexe aucun. Quant aux Bafana-Bafana, ils n’ont pas été non plus ridicules avec de jeunes talents qui ont démontré qu’il faudra compter avec eux dans les années à venir.
Certainement que cette 29e CAN marquera la fin d’une génération. Celle des Didier Drogba, Emmanuel Adebayor, Didier Zokora, Adama Coulibaly, Salomon Kalu, Kolo Touré… Et bientôt, on ne parlera que des Khune, Masilela, Tshabalala, Brown Ideye, lderson Echiejile, Victor Moses, Emmanuel Emenike, Molla Wagué, Samba Sow, Samba Diakité, El Hadj Mahamane Traoré, Alain Traoré, Bancé, Pitroïpa, Platini du Cap-Vert…
Le foot c’est aussi comme la société : il évolue avec les générations !
Moussa Bolly
C.C/MJS 2013-02-21 01:13:18